tag:blogger.com,1999:blog-10020108145367877582024-03-13T02:16:06.734+01:00Littérature et enseignementNotes et travauxStéphane Labbehttp://www.blogger.com/profile/13758926158740248406noreply@blogger.comBlogger202125tag:blogger.com,1999:blog-1002010814536787758.post-68156607465434701912023-09-03T13:58:00.003+02:002023-09-03T13:58:47.728+02:00La Comète, de Joe Todd-Stanton: attraper les étoiles<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjdDTwgik6bCsJSP8exYxPGKPiV2Sze4Mjr56e8bbfq5HCkOxJ3-SZXr4-Oi_4uKIeP8ckXyXiOVmmx88kKVmm7pU6IsdNa7MAEz2SNz5K4EeNlkY41abYrWhScyxjNZhvjxJyJ2rYCNQoURS81KbEglSvKxacuxoEEYDQg726naEb28tXMLC8JezwSMtCH/s398/9782211321099.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="398" data-original-width="340" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjdDTwgik6bCsJSP8exYxPGKPiV2Sze4Mjr56e8bbfq5HCkOxJ3-SZXr4-Oi_4uKIeP8ckXyXiOVmmx88kKVmm7pU6IsdNa7MAEz2SNz5K4EeNlkY41abYrWhScyxjNZhvjxJyJ2rYCNQoURS81KbEglSvKxacuxoEEYDQg726naEb28tXMLC8JezwSMtCH/w171-h200/9782211321099.jpg" width="171" /></a></div>En quittant la campagne pour vivre en ville, Mila et son père ne voient plus
le ciel et ne prennent plus le temps d’être ensemble. Leur univers s’est
rétréci. Jusqu’à ce que le père regarde les dessins de sa fille.<div><br /></div><div>L’art de Joe Todd-Stanton
se reconnaît immédiatement: un trait délicat
qui autorise des contours assurés,
des cadrages parfois surprenants
mais qui donnent toujours à voir
un monde apaisé, un mélange de
couleurs chaudes et froides qui
instaure une harmonie tranquille.
La Comète interroge le rapport de
l’homme à la nature et met en scène
les relations parents-enfants tout en
se livrant à un éloge très british de
l’imagination créatrice. </div><div><br /></div><div>Large fenêtre
sur paysage nocturne </div><div><br /></div><div>Deux doubles pages permettent de mettre en scène les enjeux
de l’album, la première (p. 5-6)
a pour cadre les murs d’une
chambre d’enfant au milieu duquel s’ouvre une large fenêtre.
«Ici, c’est chez moi, déclare la jeune narratrice (Mila), il y a de très grands arbres et je peux compter une centaine d’étoiles».
Les murs sont couverts de dessins
d’enfants et de photographies, d’un
devoir noté A+ que surmonte l’image
d’une fusée qui décolle ; au-dessus de
la fenêtre, ce sont des canards
découpés qui semblent s’envoler;à droite des lacis de feuilles colorés et
une reproduction de Matisse (Icare) décorent le mur. Tout dénote un univers
heureux, confiant, riche de promesses
pour l’avenir.</div><div><br /></div><div><a href="https://www.ecoledeslettres.fr/fiches-pdf/la-comete-de-joe-todd-stanton-attraper-les-etoiles/">https://www.ecoledeslettres.fr/fiches-pdf/la-comete-de-joe-todd-stanton-attraper-les-etoiles/</a><br /></div>Stéphane Labbehttp://www.blogger.com/profile/13758926158740248406noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1002010814536787758.post-38442600436807757072023-08-29T20:25:00.002+02:002023-08-29T20:25:28.339+02:00Charlotte Brontë à la recherche de voies nouvelles<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhX_eYLGAGy8rBkbU4nJdP9LXDfswuZ04eIAn4mH1J-TO7Uz17uz929ZZdRb_Zf6F17o8O8bGq2DQsGLKlHZWUMybUBzS9E_y9bxzd-NXKBGI2XCeJ6YO-BEUPFLG3swuCW8dg0z-WtinYUa5uL6of2d9v4GZBZzNzPTE84NB_TnMzfOf-yRBOCXGCrrB5R/s850/charlotte.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="850" data-original-width="537" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhX_eYLGAGy8rBkbU4nJdP9LXDfswuZ04eIAn4mH1J-TO7Uz17uz929ZZdRb_Zf6F17o8O8bGq2DQsGLKlHZWUMybUBzS9E_y9bxzd-NXKBGI2XCeJ6YO-BEUPFLG3swuCW8dg0z-WtinYUa5uL6of2d9v4GZBZzNzPTE84NB_TnMzfOf-yRBOCXGCrrB5R/s320/charlotte.jpg" width="202" /></a></div>Avec un riche appareil critique, les deux récentes traductions de Shirley et Villette font apparaître un réalisme social inédit confinant au romantisme industriel dans le premier et, dans le second, la liberté absolue et la modernité de l’aînée de la fratrie. <div><br /></div><div>Les éditions Gallimard ont publié fin 2022 de nouvelles traductions des deux derniers romans de Charlotte Brontë, Shirley et Villette* achevant ainsi une publication de ce qui pourrait passer pour les œuvres complètes des Brontë. Signées Laurent Bury et Véronique Béghain, ces deux traductions sont d’autant plus appréciables que les deux romans n’avaient pas été revisités depuis les années cinquante.
La préface générale de Laurent Bury, qui insiste sur le laboratoire que furent les Juvenilia (l’ensemble des œuvres de jeunesse, quantitativement plus importantes que la somme publiée du vivant des sœurs), est intéressante. Le traducteur montre notamment que les veines fantastique et réaliste coexistaient déjà dans ces écrits de jeunesse. Elle souligne également la dimension hétéroclite de ces « œuvres complètes » dont la publication s’est échelonnée sans réel souci de cohérence sur plus de vingt ans.
Le second volume qui contenait certains épisodes de ces Juvenilia s’avérait bien trop sélectif, sachant que des épisodes majeurs comme The Green Dwarf ou Stancliffe’s Hotel y étaient ignorés. De la même manière, les choix très restreints effectués dans la poésie d’Emily ne permettaient pas de rendre compte de l’évolution d’une œuvre qui constitue sans doute le sommet de l’œuvre brontëenne. </div><div><br /></div><div><b> Shirley ou le « romantisme industriel » </b></div><div><br /></div><div>Si l’on peut effectivement percevoir une continuité dans l’œuvre de Charlotte, l’aînée de la fratrie qui survécut à ses cadets décédés au cours de l’année 1848-1849, on aurait tort de sous-estimer le poids du deuil sur ces œuvres dites de la maturité. Charlotte Brontë a écrit toute sa vie, mais la mort de ses frère et sœurs (celle d’Emily particulièrement) l’a profondément déstabilisée. Elle alterne des périodes de dépression et d’hyperactivité qui rendent difficile l’élaboration de Shirley, le premier des deux romans publiés. La traduction alerte de Laurent Bury lui confère un certain rythme. Il faut pourtant reconnaître que ce roman peine à trouver sa dynamique et qu’on n’y retrouve pas les ressorts dramatiques qui avaient fait le succès de Jane Eyre.</div><div><br /></div><div><a href="https://www.ecoledeslettres.fr/les-bronte-en-pleiade-tome-3-charlotte-a-la-recherche-de-voies-nouvelles/">https://www.ecoledeslettres.fr/les-bronte-en-pleiade-tome-3-charlotte-a-la-recherche-de-voies-nouvelles/</a><br /></div><div><br /></div><div><br /></div>Stéphane Labbehttp://www.blogger.com/profile/13758926158740248406noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1002010814536787758.post-15260597691359454322023-08-16T23:31:00.005+02:002023-08-16T23:31:56.219+02:00 Sept contre-vérités sur l’éducation, ou pourquoi l’école se doit de transmettre des connaissances. <p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh9igyuqgNl5L2t2LSAhh58AkZ5aHFsrDr-pWU1c7b0k3oixK7ZXMh3NUSGg-XjjocK1_Gu-KnNrXLnxbEUHCv7uK9Q4l5ChzJPGDFaaQSKqY93JvK0NOkm8Yh5rfqIyJpQVSwQ225RxHUYvuD2QqqZ50L5_DC5UWmQVipLEMLfh-8CvRLx-Q9LOAFuw7Tg/s630/sptcv.jpg" imageanchor="1" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" data-original-height="630" data-original-width="402" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh9igyuqgNl5L2t2LSAhh58AkZ5aHFsrDr-pWU1c7b0k3oixK7ZXMh3NUSGg-XjjocK1_Gu-KnNrXLnxbEUHCv7uK9Q4l5ChzJPGDFaaQSKqY93JvK0NOkm8Yh5rfqIyJpQVSwQ225RxHUYvuD2QqqZ50L5_DC5UWmQVipLEMLfh-8CvRLx-Q9LOAFuw7Tg/w127-h200/sptcv.jpg" width="127" /></a></div>La librairie des écoles vient de publier un ouvrage qui, en Angleterre, a
soulevé de vives polémiques, sans doute parce qu’il prend le contre-pied de
toutes les réformes mises en place depuis quelques décennies dans
l’enseignement. Il s’agit des <i>7 contre-vérités
sur l’éducation</i> de Daisy Christodoulou. Jean Nemo, fondateur des éditions
La Librairie des écoles, explique, en introduction, l’intérêt d’un tel ouvrage
pour les enseignants français. La promotion des compétences au détriment des
connaissances n’est pas un phénomène spécifiquement français, elle s’est
effectuée de la même manière en Angleterre ainsi que dans d’autres pays
européens et s’accompagne du même désenchantement lorsqu’on se penche sur les
évaluations des élèves. Baisse du niveau de lecture à l’entrée au collège,
piètres performances en mathématiques… Jean Nemo en arrive donc à la conclusion
qu’il faut savoir « remettre en cause les méthodes d’enseignements et
agir. » Agir comment ? En se fondant sur les conclusions mises en avant
par les neurosciences et oser braver les contre-vérités largement diffusées
dans les milieux dirigeants et dans les écoles de formations des enseignants.<p></p>
<p align="left" class="MsoNormal" style="text-align: left;"><span style="mso-ansi-language: FR;">Recensons donc ces « contre-vérités ‑ Daisy Christodoulou utilise en
réalité le mot « mythe », moins polémique – que pointe l’auteur de
l’ouvrage :<o:p></o:p></span></p>
<p align="left" class="MsoNormal" style="text-align: left;"><span style="mso-ansi-language: FR;">- Comprendre est plus important que connaître ;<o:p></o:p></span></p>
<p align="left" class="MsoNormal" style="text-align: left;"><span style="mso-ansi-language: FR;">- Un enseignement trop guidé rend les élèves passifs ;<o:p></o:p></span></p>
<p align="left" class="MsoNormal" style="text-align: left;"><span style="mso-ansi-language: FR;">- Le XXI<sup>e</sup> siècle rend obsolète les vieilles méthodes
d’enseignement ;<o:p></o:p></span></p>
<p align="left" class="MsoNormal" style="text-align: left;"><span style="mso-ansi-language: FR;">- Les élèves pourront toujours faire des recherches en ligne ;<o:p></o:p></span></p>
<p align="left" class="MsoNormal" style="text-align: left;"><span style="mso-ansi-language: FR;">- Il faut enseigner des compétences transversales plutôt que des
connaissances figées ;<o:p></o:p></span></p>
<p align="left" class="MsoNormal" style="text-align: left;"><span style="mso-ansi-language: FR;">- C’est par les projets et les activités que les élèves apprennent le mieux ;<o:p></o:p></span></p>
<p align="left" class="MsoNormal" style="text-align: left;"><span style="mso-ansi-language: FR;">- Transmettre des connaissances, c’est endoctriner les élèves.<o:p></o:p></span></p>
<p align="left" class="MsoNormal" style="text-align: left;">Dans chaque chapitre Daisy Christodoulou commence par montrer sur quels
fondements théoriques s’appuient les mythes dont elle conteste l’absolue vérité
puis elle analyse la manière dont ces idées sont mises en pratique et
encouragées dans le système scolaire avant de démontrer en quoi ces pratiques
éducatives défient, malgré la bénédiction des autorités éducatives, toute
logique élémentaire.</p>
<h4 style="text-align: left;"><span style="font-size: medium;">Comprendre est plus important que
connaître</span></h4>
<p align="left" class="MsoNormal" style="text-align: left;"><span style="mso-ansi-language: FR;">C’est à Rousseau, Dewey et Paulo Freire qu’incombe la dévalorisation des
savoirs. Tous établissent une opposition entre « les faits généralement
perçus comme néfastes » et « la compréhension, le
raisonnement », « la signification ». Chez ces pédagogues, la
connaissance est perçue comme néfaste car la transmettre revient à placer
l’élève en situation de réceptacle passif. <o:p></o:p></span></p>
<p align="left" class="MsoNormal" style="text-align: left;"><span style="mso-ansi-language: FR;">Daisy Christodoulou montre ensuite comment les programmes anglais qui
privilégient depuis 2007 les compétences transversales ont considérablement
allégé la liste des connaissances à transmettre, un peu à la manière de ce qui s’est
produit plus récemment en France avec les programmes de 2016. <o:p></o:p></span></p>
<p align="left" class="MsoNormal" style="text-align: left;"><span style="mso-ansi-language: FR;">Pourquoi cette idée relève-t-elle du mythe ? S’appuyant sur les
travaux du psychologue américain J.-C. Anderson, Daisy Christodoulou montre que
« <i style="mso-bidi-font-style: normal;">L’intelligence n’est rien d’autre
que l’accumulation et l’ajustement d’une multitude de petites unités de
connaissance dont l’ensemble donne naissance à la cognition complexe</i>. »
<o:p></o:p></span></p>
<p align="left" class="MsoNormal" style="text-align: left;"><span style="mso-ansi-language: FR;">Il n’y a donc pas de compétences sans connaissances, les connaissances qui
s’inscrivent dans la mémoire à long terme, libèrent la mémoire de travail que
l’élève mobilise pour réfléchir. Nous emprunterons à l’ouvrage un exemple très
simple : bien peu d’entre nous s’avèrent capable de trouver instantanément
le résultat d’une multiplication comme 46 x 7. Et nous n’y parviendrons qu’en
décomposant l’opération, soit 40 x 7 + 6 x 7. Mais encore faut-il pour ce faire,
avoir mémorisé ses tables de multiplication !<o:p></o:p></span></p>
<p align="left" class="MsoNormal" style="text-align: left;"><span style="mso-ansi-language: FR;">Ce qui est vrai en arithmétique vaut aussi pour les compétences
langagières, la maîtrise de la profondeur historique ou les lois physiques de
l’univers.<o:p></o:p></span></p>
<h2><span style="mso-ansi-language: FR;">Un enseignement trop directif rend les
élèves passifs<o:p></o:p></span></h2>
<p align="left" class="MsoNormal" style="text-align: left;"><span style="mso-ansi-language: FR;">Toujours se référant à Rousseau, Dewey et Freire, Daisy Christodoulou
montre que pour ces pédagogues, le maître doit se garder d’intervenir et se
placer en retrait pour laisser s’épanouir la curiosité naturelle des élèves. A
leurs yeux, imposer des connaissances serait immoral et néfaste. Immoral dans
la mesure où la contrainte vide l’enseignement de toute joie et néfaste parce
que l’enfant à qui l’on impose des connaissances devient passif, apprenant sans
comprendre.<o:p></o:p></span></p>
<p align="left" class="MsoNormal" style="text-align: left;"><span style="mso-ansi-language: FR;">Or, il existe trois arguments majeurs en faveur de l’intervention des enseignants
et d’une transmission explicite des connaissances : le premier est
historique. Qu’il s’agisse de l’alphabet ou des grandes découvertes
scientifiques, comment imaginer qu’un enfant puisse les reconstituer seul sans
l’aide des adultes ? Si les enfants apprennent naturellement à parler, il
est illusoire de penser que l’apprentissage de l’écriture ou celui des grandes
lois naturelles découvertes par Euclide et Newton puisse s’opérer de la même
manière. <o:p></o:p></span></p>
<p align="left" class="MsoNormal" style="text-align: left;"><span style="mso-ansi-language: FR;">Le second argument est d’ordre théorique : « <i style="mso-bidi-font-style: normal;">Il nous est difficile d’assimiler de nouvelles informations lorsque
nous ne bénéficions que d’un accompagnement limité, voire inexistant. C’est la
conséquence des limites de notre mémoire de travail</i>. » Confronter les
élèves à des problèmes complexes, sans leur donner les moyens de les résoudre
revient donc à les décourager. <o:p></o:p></span></p>
<p align="left" class="MsoNormal" style="text-align: left;"><span style="mso-ansi-language: FR;">Le dernier argument est d’ordre empirique : John Hattie, chercheur en
science de l’éducation a comparé différentes pédagogies et montré que les plus
efficaces étaient les pédagogies explicites<span style="mso-spacerun: yes;">
</span>qui consistent à clairement définir les objectifs à atteindre et les
critères de réussite, puis à effectuer des démonstrations sans détour, à en
évaluer la compréhension pour ensuite si nécessaire répéter ce qui a été
abordé.<o:p></o:p></span></p>
<p align="left" class="MsoNormal" style="text-align: left;"><span style="mso-ansi-language: FR;">Or ce type d’enseignement jugé ennuyeux par les autorités académiques est, de
plus en plus souvent et partout, découragé.<o:p></o:p></span></p>
<h2><span style="mso-ansi-language: FR;">Le XXIe siècle rend obsolète les vieilles
méthodes d’enseignement, Les élèves pourront toujours faire des recherches en
ligne <o:p></o:p></span></h2>
<p align="left" class="MsoNormal" style="text-align: left;"><span style="mso-ansi-language: FR;">En quoi notre époque, différant tellement des précédentes,
nécessiterait-elle une pédagogie tellement nouvelle ? La première raison
serait que l’existence d’espaces de stockage en ligne a mis le savoir à la
disposition de tous, partout et à tout moment, il est donc devenu inutile de
l’apprendre ; La deuxième raison, ressassée à l’envie par les dirigeants
des milieux économiques, serait que les progrès sont devenus tellement rapides
que le système scolaire se doit de développer des compétences transférables qui
permettront à l’individu de s’adapter aux constants bouleversements engendrés
par une technologie en perpétuelle mutation.<o:p></o:p></span></p>
<p align="left" class="MsoNormal" style="text-align: left;"><span style="mso-ansi-language: FR;">Avec ce type de discours on en arrive très vite à la conclusion que la
somme des connaissances étant devenue exponentielle, il est inutile de les
transmettre.<o:p></o:p></span></p>
<p align="left" class="MsoNormal" style="text-align: left;"><span style="mso-ansi-language: FR;">Or Daisy Christodoulou rappelle qu’il faut savoir hiérarchiser les
connaissances et que plus une connaissance est ancienne plus elle risque de
s’avérer valables dans les années à venir. Elle cite ainsi Larry Sanger, cofondateur
de Wikipedia : « …<i style="mso-bidi-font-style: normal;">posons-nous
la question suivante : qu’est-ce qu’il aurait mieux valu que j’apprenne en
1995, quand j’avais 17 ans : les tenants et les aboutissants de
WordPerfect et de BASIC, ou l’histoire américaine ?<o:p></o:p></i></span></p>
<p align="left" class="MsoNormal" style="text-align: left;"><i style="mso-bidi-font-style: normal;"><span style="mso-ansi-language: FR;">La question ne devrait même plus se
poser : ce que j’ai appris en histoire va rester inchangé et faire l’objet
de peu de corrections. En revanche, il est parfaitement inutile aujourd’hui de
connaître WordPerfect ou BASIC</span></i><span style="mso-ansi-language: FR;"> »<o:p></o:p></span></p>
<p align="left" class="MsoNormal" style="text-align: left;"><span style="mso-ansi-language: FR;">Et de conclure : « <i style="mso-bidi-font-style: normal;">Rien ne
vieillit plus vite que l’avant-garde</i> », les défenseurs des compétences
font donc fausse route lorsqu’ils invitent à sans cesse se renouveler.<o:p></o:p></span></p>
<p align="left" class="MsoNormal" style="text-align: left;"><span style="mso-ansi-language: FR;">Quant aux recherches sur internet, elles ne pourront jamais remplacer les
connaissances puisqu’il faut précisément des connaissances pour hiérarchiser
l’information à disposition sur le web. <o:p></o:p></span></p>
<h2><span style="mso-ansi-language: FR;">Il faut enseigner comment apprendre
plutôt qu’apprendre des connaissances<o:p></o:p></span></h2>
<p align="left" class="MsoNormal" style="text-align: left;"><span style="mso-ansi-language: FR;">Là encore, Daisy Christodoulou démontre qu’apprendre à apprendre est une
illusion et que cette idée d’un transfert des <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>compétences si évidente pour bien des
pédagogues n’a aucune réalité. Ce n’est pas parce qu’on a exercé son esprit
critique sur les origines de la seconde guerre mondiale qu’on devient capable
de le faire pour une partie d’échecs. S’appuyant sur une série d’expériences
célèbres, l’auteur va plus loin démontrant qu’aux échecs, comme dans toutes les
disciplines, ce sont les connaissances qui font la compétence. Les grands
joueurs sont ceux qui, s’étant penchés sur l’histoire des échecs, ont étudié
des milliers de position, s’avérant ainsi capables, grâce à cette mémoire du
jeu, de battre n’importe quel joueur moyen.<o:p></o:p></span></p>
<h2><span style="mso-ansi-language: FR;">C’est par les projets, les activités que
les élèves apprennent le mieux<o:p></o:p></span></h2>
<p align="left" class="MsoNormal" style="text-align: left;"><span style="mso-ansi-language: FR;">Avec ce chapitre Daisy Christodoulou remet en cause l’un des dogmes des
reformes récentes : la nécessité du décloisonnement et la mise en place de
projets interdisciplinaires. On attend ainsi de l’élève qu’il se mette à
réfléchir « comme un scientifique ou comme un historien ». Or, comme
elle le fait justement remarquer par la suite : ce qui fait la différence
entre l’historien, le scientifique et l’élève en apprentissage, c’est le stock
de connaissances que les premiers ont assimilé et qui leur permet de juger de
la valeur de leurs découvertes.<o:p></o:p></span></p>
<p align="left" class="MsoNormal" style="text-align: left;"><span style="mso-ansi-language: FR;">« <i style="mso-bidi-font-style: normal;">Ce dont nous devons prendre
conscience, conclut-elle, c’est que le processus d’enseignement par projet a
quelque chose de profondément </i>inéquitable<i style="mso-bidi-font-style: normal;">. Cela nécessite des connaissances préalables mais ne fait rien pour
les enseigner</i>. »<o:p></o:p></span></p>
<p align="left" class="MsoNormal" style="text-align: left;"><span style="mso-ansi-language: FR;">L’auteure s’appuie sur de nombreux exemples qui rappellent les pratiques
pédagogiques préconisées dans nos ESPE, qu’il s’agisse de faire peindre des
assiettes commémoratives en histoire ou fabriquer des marionnettes pour aborder
<i style="mso-bidi-font-style: normal;">Roméo et Juliette</i>. Que de temps
perdu ! D’autant que les élèves, que ce soit en France ou en Angleterre,
ne sont pas exonérés d’évaluations. « <i style="mso-bidi-font-style: normal;">Si
l’on perd du temps à faire des activités tangentes qui détournent l’attention
des élèves, ces derniers finiront par apprendre par cœur – sans doute avec des
erreurs – des connaissances et des compétences qui auraient dû leur être
enseignées dans un contexte porteur de sens</i>. »<o:p></o:p></span></p>
<h2><span style="mso-ansi-language: FR;">Transmettre des connaissances c’est
endoctriner les élèves<o:p></o:p></span></h2>
<p align="left" class="MsoNormal" style="text-align: left;"><span style="mso-ansi-language: FR;">Tout un courant pédagogique, bien souvent d’obédience marxiste, invite à
tenir pour suspectes des connaissances disciplinaires élitistes qui constituent
l’apanage d’une classe sociale (la bourgeoisie) et dont la maîtrise ne vise
qu’à reproduire les inégalités sociales. En conséquence, il ne faudrait pas
imposer de connaissance extérieures aux élèves mais travailler sur des
connaissances et expériences qu’ils ont déjà pour développer leurs facultés.<o:p></o:p></span></p>
<p align="left" class="MsoNormal" style="text-align: left;"><span style="mso-ansi-language: FR;">Or, fait remarquer Mme Christodoulou « <i style="mso-bidi-font-style: normal;">Réduire et marginaliser l’enseignement des connaissances<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>à l’école revient à accentuer les caractéristiques
antidémocratiques et inégalitaires de notre société</i>. »<o:p></o:p></span></p>
<p align="left" class="MsoNormal" style="text-align: left;"><span style="mso-ansi-language: FR;">Le but de l’école devrait être de transmettre le patrimoine culturel de l’humanité :
« <i style="mso-bidi-font-style: normal;">La phrase en anglais, les valeurs
de positions en mathématiques, l’énergie en physique</i>… », autant de
concepts qui ont permis à l’humanité de progresser.<o:p></o:p></span></p>
<p align="left" class="MsoNormal" style="text-align: left;"><span style="mso-ansi-language: FR;">Les enseigner à tous, c’est donner à tous la possibilité de revendiquer
l’héritage de l’humanité, c’est aussi donner à tous les outils qui permettent
de s’orienter dans un monde complexe, où la désinformation prend souvent le pas
sur l’information. « Les connaissances n’endoctrinent pas, elles libèrent. »<o:p></o:p></span></p>
<p align="left" class="MsoNormal" style="text-align: left;"><span style="mso-ansi-language: FR;"><o:p> </o:p></span></p>
<p align="left" class="MsoNormal" style="text-align: left;"><span style="mso-ansi-language: FR;">Pour tous les professeurs qui n’ont pas renoncé à enseigner, à vouloir
transmettre leur discipline et qui se voient parfois stigmatisés par leur
hiérarchie, l’ouvrage de Daisy Christodoulou apporte non seulement la
confirmation de leurs intuitions mais aussi un réconfort certain. Il n’est pas
de compétences sans connaissance. Et c’est bien la connaissance<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>qui fonde notre humanité, il faut savoir le
dire aux élèves que découragent la lecture de Racine ou l’apprentissage du
subjonctif. Me reviennent en tête au moment où je rédige cette conclusion les
paroles idéalistes de Keating le professeur enthousiaste (un peu trop peut
être) du <i style="mso-bidi-font-style: normal;">Cercle des poètes disparus</i>
« On lit et on écrit de la poésie parce qu’on fait partie de l’humanité et
que l’humanité est faite de passions. » Passions qui ne s’arrêtent pas à
la poésie mais qui valent pour tous les savoirs et savoir-faire élaborés au
cours des siècles par la communauté humaine.<o:p></o:p></span></p>Stéphane Labbehttp://www.blogger.com/profile/13758926158740248406noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1002010814536787758.post-49615082710764839032023-08-03T14:47:00.002+02:002023-08-03T14:47:15.512+02:00Réforme de l’épreuve de français : quel bilan cet été ?<b>
Peut-on déjà dresser un bilan de la réforme du lycée initiée par Jean-Michel Blanquer, trois ans après sa mise en application ? Témoignage d’un correcteur nuancé sur l’épreuve de lettres de ce nouveau bac qui repose sur des archaïsmes mais autorise aussi un véritable questionnement sur la littérature. </b><div><br /></div><div> Peut-on déjà dresser un bilan de la réforme du lycée initiée par Jean-Michel Blanquer, trois ans après sa mise en application ? Témoignage d’un correcteur nuancé sur l’épreuve de lettres de ce nouveau bac qui repose sur des archaïsmes mais autorise aussi un véritable questionnement sur la littérature.
Pour la deuxième année, l’ensemble des épreuves anticipées du baccalauréat ont pu se tenir intégralement. </div><div><br /></div><div>Si l’on considère les programmes de français dans leur intégralité, on est frappé par la mise en avant de « L’étude de la langue » qui occupe six pages sur les douze que comportent les instructions officielles. Pourquoi cette irruption de la grammaire dans les programmes de lycée ?
Était-ce à dire que le collège n’avait pas fait son travail ? Et qu’il fallait revenir sur des notions (cause et conséquence, concession, etc.) qui n’avaient pas été assimilées dans les classes antérieures ? Sans doute. Dans les faits, d’ailleurs, il faut avouer que bien peu de collégiens parviennent désormais à identifier une subordonnée conjonctive ou à maîtriser la syntaxe de la phrase complexe. La solution aura donc consisté à reporter la maîtrise de ces acquis à la fin de la classe de première. </div><div><br /></div><div> L’idée est-elle judicieuse ? Oui, si l’on considère que la grammaire est un outil d’analyse essentiel à l’auto-correction. Il suffit de demander aux élèves de seconde de poser une problématique pour constater que plus de la moitié d’entre eux ne font pas la différence entre interrogations directe et indirecte. Y consacrer une leçon, proposer des exercices d’expression permet, certes, de régler le problème, mais on peut déplorer que les professeurs de lycée soient désormais obligés de passer par ces remédiations qui prennent un temps qu’on utilisait autrefois à enseigner la littérature.</div><div><br /></div><div><a href="https://www.ecoledeslettres.fr/reforme-de-lepreuve-de-francais-quel-bilan-cet-ete/">https://www.ecoledeslettres.fr/reforme-de-lepreuve-de-francais-quel-bilan-cet-ete/</a><br /></div><div><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhNYJEEAZiTk96DUOr5Q39LAP9xvwV74TdYaEvHBN76y72XBHW8lKkUElZ_quJQ_YsDyplHjqEJlGAg24DyYO4hrDNqfxX_VjMYuaKEWlEiB7sQjCLBPqdLgeILM9-Lr231INiZhmPtvJr0lUQqNodNjpmVBdHaO8f79beWVD4nYQJCNprhJbeuS0GBtCbQ/s770/1308562-des-lyceens-passant-les-epreuves-du-bac-a-strasbourg-en-juin-2018.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="513" data-original-width="770" height="213" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhNYJEEAZiTk96DUOr5Q39LAP9xvwV74TdYaEvHBN76y72XBHW8lKkUElZ_quJQ_YsDyplHjqEJlGAg24DyYO4hrDNqfxX_VjMYuaKEWlEiB7sQjCLBPqdLgeILM9-Lr231INiZhmPtvJr0lUQqNodNjpmVBdHaO8f79beWVD4nYQJCNprhJbeuS0GBtCbQ/s320/1308562-des-lyceens-passant-les-epreuves-du-bac-a-strasbourg-en-juin-2018.jpg" width="320" /></a></div><br /><div><br /></div><div><br /></div><div><br /></div>Stéphane Labbehttp://www.blogger.com/profile/13758926158740248406noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1002010814536787758.post-6997517061510201542023-07-28T12:01:00.007+02:002023-09-03T14:00:56.479+02:00Le Tour du monde en quatre-vingts jours<p><span style="text-indent: 21.3pt;">« Un jour, dira Jules Verne à des journalistes, j’ai pris un
exemplaire du journal </span><i style="text-indent: 21.3pt;">Le Siècle</i><span style="text-indent: 21.3pt;"> et
j’y ai vu des calculs démontrant que le voyage autour du monde pouvait se faire
en quatre-vingts jours. » On imagine aisément quelle tempête sous un crâne
put déclencher cette lecture. Faire le tour du monde en quatre-vingt jours
devenait possible ! Pour l’écrivain qui aimait voyager et avait fait bourlinguer
tant de personnages à travers le monde entier, s’offrait là, l’occasion d’une
expérience nouvelle, inédite. Ses personnages auraient à jongler non seulement
avec les obstacles</span><span style="text-indent: 21.3pt;"> </span><span style="text-indent: 21.3pt;">géographiques mais aussi
avec les impératifs temporels.</span></p><p><span style="text-indent: 21.3pt;">Effectuer le tour du monde en quatre-vingts jours en 1871 était de fait une
performance qui pouvait manifester le triomphe de la technique sur la nature
et</span><span style="text-indent: 21.3pt;"> </span><span style="text-indent: 21.3pt;">les éléments.</span><span style="text-indent: 21.3pt;"> </span><span style="text-indent: 21.3pt;">Les chemins de fers, les lignes de paquebots
qui traversent les océans permettent théoriquement d’accomplir cette prouesse,
Jules Verne va en faire la démonstration romanesque. Mais faire le tour du
monde en quatre-vingts jours c’est aussi, d’une certaine manière, dire adieu à
l’aventure. Dans ses romans antérieurs Jules Verne a envoyé ses personnages
dans les zones blanches du globe terrestre, qu’ils aient cherché à gagner le
centre de la terre, ou à suivre le parallèle de latitude 37°11’ ! Le monde
semblait inépuisable, le voilà désormais circonscrit.</span></p><p><span style="text-indent: 21.3pt;">L’homme qui accomplira un tel exploit se doit d’ailleurs d’être
exceptionnel, il lui faut faire preuve d’une exactitude métronomique, quel
meilleur sujet qu’un de ces britanniques
méthodiques, routiniers et subitement excentriques que Jules Verne a pu
observer au cours de ses voyages en Angleterre ? Phileas Fogg en sera la
parfaite illustration : membre d’un club distingué, énigmatique et
laconique, sa vie est réglée comme une horloge. Pour son nouveau serviteur, le
français Jean Passepartout, Phileas Fogg est l’un de ces « anglais à sang
froid », un « </span><span style="text-indent: 21.3pt;">être bien équilibré dans toutes ses parties, justement pondéré, aussi
parfait qu’un chronomètre. » Le serviteur inaugure, dans ce chapitre 2, la
série des comparaisons et métaphores qui donnent à voir le héros du roman comme
une machine.</span></p><p><span style="text-indent: 21.3pt;">(extrait de la préface)</span></p><p><span style="text-indent: 21.3pt;"><br /></span></p><p><span style="text-indent: 21.3pt;">Séquence disponible sur : <a href="https://www.ecoledeslettres.fr/fiches-pdf/le-tour-du-monde-en-quatre-vingts-jours-de-jules-verne-du-roman-daventures-au-roman-de-formation/">https://www.ecoledeslettres.fr/fiches-pdf/le-tour-du-monde-en-quatre-vingts-jours-de-jules-verne-du-roman-daventures-au-roman-de-formation/</a></span></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhpwGZyuTXD58MkyrL6lJwh1nXS8wpKgKoqgFVfN8OAbsY8BjHUBiWQm5wiMyzTqfjOkVCxc3TYDiDnNLAf1qkx9CUETH01ZWZ5gvPSw1nXiX0E9exl5A0I-1XPRbl7juCzkftvAQd4BbAaMHZzGXj_eDQVkRKNVjjCCotMiaxaR9tvyu2m51_pN0d6Bad1/s799/tour%20du%20monde.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="799" data-original-width="524" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhpwGZyuTXD58MkyrL6lJwh1nXS8wpKgKoqgFVfN8OAbsY8BjHUBiWQm5wiMyzTqfjOkVCxc3TYDiDnNLAf1qkx9CUETH01ZWZ5gvPSw1nXiX0E9exl5A0I-1XPRbl7juCzkftvAQd4BbAaMHZzGXj_eDQVkRKNVjjCCotMiaxaR9tvyu2m51_pN0d6Bad1/w263-h400/tour%20du%20monde.jpg" width="263" /></a></div><br /><p></p>Stéphane Labbehttp://www.blogger.com/profile/13758926158740248406noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1002010814536787758.post-20798673429612305932023-06-23T11:49:00.002+02:002023-07-28T15:19:03.906+02:00Maurice ou le Cabanon du pêcheur, le conte perdu de Mary Shelley<b> Égarée parmi les archives familiales depuis des générations, cette histoire
d’enfant perdu séjournant chez un pêcheur serait le troisième roman
de l’écrivaine. Petit paradis recouvert de lichen au bord de la falaise,
la cabane symbolise la découverte de soi et la reconnaissance des autres. </b><div><br /></div><div> Fuyant l’Angleterre puritaine
en 1818 avec sa famille pour
s’installer en Italie, Mary
Shelley perd successivement sa fille
d’un an, Clara, et son fils de trois ans,
William. Elle sombre dans la dépression. Début 1820, elle donne naissance
à un petit garçon, Percy Florence.
Avec leur amie Claire Clairmont, qui
le chaperonne depuis l’Angleterre, le
couple Shelley s’installe à Pise où ils
retrouvent le couple Mason, parents
de deux filles, Laurette et Nerina.
C’est certainement pendant cette
période, après avoir écrit Mathilda1
, son
deuxième roman, que Mary se lance
dans l’écriture de <i>Maurice ou le Cabanon du pêcheur</i>. Une histoire d’enfant
perdu et enlevé qui semble condenser
tous les malheurs dont elle a souffert.
Claire Tomalin affirme que le «journal
italien de Mary Shelley mentionne qu’elle
a bien écrit une histoire pour Laurette, le
10 août 18203 ». Ce que confirme la
correspondance de Godwin qui a refusé
de publier l’histoire de sa fille4
intitulée
Maurice, l’estimant trop courte.
Ensuite, Maurice a disparu. Claire
Tomalin explique que c’est un courrier
d’une certaine Christina Dazzi, épouse
d’un descendant du couple Mason, qui
l’a conduite en Italie pour authentifier
le manuscrit, «Un petit livre de quelques
pages cousues avec une ficelle », dédicacé
ainsi: «Pour Laurette de la part de Mary
Shelley.» L’ouvrage était resté dans les
archives familiales depuis des générations. C’est Claire Tomalin qui assurera
la première édition de <i>Maurice or the
Fisher’s Cot</i> en 1998.</div><div><a href="goog_537231053"><br /></a></div><div><a href="https://www.gwalarn.com/livre/22392973-l-ecole-des-lettres-n4-mai-2023-collectif-ecole-des-loisirs">https://www.gwalarn.com/livre/22392973-l-ecole-des-lettres-n4-mai-2023-collectif-ecole-des-loisirs</a></div><div><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh0TV6raPG1WfHBhX-8f_Nvnmagpqj3t6oi8ozwmlKa3Tbwrn6ezOWanlFwcgroAfxr-SW7BNUopDd6zYVJEGZqTnLcwu07gkny1xSGu2pPCITF7zVd7_OdyjOafBPKVBFjasvJPT1XwXop0q54xGdWPWUjRy3QOew_xdPnqtPamF-immoiuOi5jdn3xx38/s621/Maurice.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="621" data-original-width="397" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh0TV6raPG1WfHBhX-8f_Nvnmagpqj3t6oi8ozwmlKa3Tbwrn6ezOWanlFwcgroAfxr-SW7BNUopDd6zYVJEGZqTnLcwu07gkny1xSGu2pPCITF7zVd7_OdyjOafBPKVBFjasvJPT1XwXop0q54xGdWPWUjRy3QOew_xdPnqtPamF-immoiuOi5jdn3xx38/s320/Maurice.jpg" width="205" /></a></div><br />Stéphane Labbehttp://www.blogger.com/profile/13758926158740248406noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1002010814536787758.post-51891458736224108782023-06-21T11:42:00.003+02:002023-07-28T19:31:14.398+02:00"Hélène, princesse intrépide", analyse d'un album<div style="text-align: left;">Il eut être intéressant, en
sixième, de commencer l’année
avec un groupement de textes
consacrés au thème du monstre. C’est
l’occasion pour le professeur de revoir
les caractéristiques grammaticales et
formelles du récit. On pourra prolonger
cette séquence initiale avec une lecture
de l’album Hélène princesse intrépide, de
Christelle Cailleteau et Julie Colombet, qui offre une variation amusante sur le
topo du dragon. La séquence permettra
de montrer que cet album demande
des compétences de lecteur complexes
puisqu’il joue de la superposition de
deux narrateurs: l’un (verbal) raconte
l’histoire, l’autre (visuel) la met en
image. Cette juxtaposition de deux
discours parfois complices, parfois antagoniques, a des effets complexes.
L’histoire reposant sur des manipulations chronologiques intéressantes,
nous choisissons d’étudier, en langue,
le plus-que-parfait.
Les deux premières séances seront
menées au vidéoprojecteur, avant que
les élèves aient eu accès à l’album.</div><div style="text-align: left;"><br /></div><div style="text-align: left;">1. Entrer dans l'album</div><div style="text-align: left;">2. Quand les deux narrateurs ne sont pas tout à fait sur la même longueur d'onde</div><div style="text-align: left;">3. Le plus-que-parfait</div><div style="text-align: left;">4. Accords et désaccords, les enjeux d'une double page</div><div style="text-align: left;">5. Ils ne se marièrent pas et n'eurent pas d'enfants, un scénario parodique</div><div style="text-align: left;"><br /></div><div style="text-align: left;"><a href="https://www.gwalarn.com/livre/22392973-l-ecole-des-lettres-n4-mai-2023-collectif-ecole-des-loisirs">https://www.gwalarn.com/livre/22392973-l-ecole-des-lettres-n4-mai-2023-collectif-ecole-des-loisirs</a></div><div style="text-align: left;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh8eIYWcBpQaieQZLzdLtODVtVChCRkf0MU1u7gBG_4d_eBgT2uaJGyUvw43HvGvNtqmhFFK7J9Uov5p1VvycgfitBJjRBw15LVD1n0_xprwT-EecX7MX2PGOUhakiEI1t8_8Xe6lnaxVjdSHm0JxAG1F1sbq1PvVRsF1Quk8GYiufcloD_jAWDfH_-oF9V/s449/helene_princesse_intrepide_couv.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="449" data-original-width="340" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh8eIYWcBpQaieQZLzdLtODVtVChCRkf0MU1u7gBG_4d_eBgT2uaJGyUvw43HvGvNtqmhFFK7J9Uov5p1VvycgfitBJjRBw15LVD1n0_xprwT-EecX7MX2PGOUhakiEI1t8_8Xe6lnaxVjdSHm0JxAG1F1sbq1PvVRsF1Quk8GYiufcloD_jAWDfH_-oF9V/s320/helene_princesse_intrepide_couv.png" width="242" /></a></div><br />Stéphane Labbehttp://www.blogger.com/profile/13758926158740248406noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1002010814536787758.post-70077519955940542762023-06-20T11:39:00.001+02:002023-07-28T11:40:02.455+02:00 Mary Wollstonecraft, le destin d’une Européenne insurgée <p>L’écrivaine féministe et défenseuse des droits de l’homme a quitté
l’Angleterre en 1784 pour le Portugal. Elle a ensuite voyagé en Irlande,
en France, en Suède, en Norvège et au Danemark, pays qui ont inspiré
des textes politiques et des récits de voyage.
Par Stéphane Labbe, professeur de lettres (académie de Rennes)
I
rlande, Portugal, France, Scandinavie, la courte vie de Mary
Wollstonecraft, femme du
XVIIIe siècle née en 1759 à Spitalfields
et morte en 1797 à Londres, fut amplement itinérante, à l’image de sa pensée,
toujours en mouvement. Aujourd’hui
connue pour <i>A Vindication of the Rights
of Woman (Défense des droits des femmes1
</i>),
cette écrivaine britannique laisse une
œuvre protéiforme (essais, romans,
correspondance, récits de voyage) qui
manifeste toutes les aspirations, mais
aussi toutes les contradictions de l’une
des périodes les plus tourmentées de
l’histoire européenne.</p><p><a href="https://www.gwalarn.com/livre/22392973-l-ecole-des-lettres-n4-mai-2023-collectif-ecole-des-loisirs">https://www.gwalarn.com/livre/22392973-l-ecole-des-lettres-n4-mai-2023-collectif-ecole-des-loisirs</a></p><p><br /></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgdvgwGavapRlN5GTpB3OMmcnIxL4qklMfYEHN-Vsb4S_68bIbj9fHoWTV30Kl7KNhUC-uK0GWoTdD7Ie-rtn6k_IDogo6cV1EhX-PnHb5nAnMmc8IWyI6e_bworLtBthcx3Kpj90jhqe79bXNCOkJPsS3TbArWlNV0f8yilp2f49iKseWtHN-x5QGhaymv/s780/cabanes2.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="780" data-original-width="600" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgdvgwGavapRlN5GTpB3OMmcnIxL4qklMfYEHN-Vsb4S_68bIbj9fHoWTV30Kl7KNhUC-uK0GWoTdD7Ie-rtn6k_IDogo6cV1EhX-PnHb5nAnMmc8IWyI6e_bworLtBthcx3Kpj90jhqe79bXNCOkJPsS3TbArWlNV0f8yilp2f49iKseWtHN-x5QGhaymv/s320/cabanes2.jpg" width="246" /></a></div><br /><p><br /></p>Stéphane Labbehttp://www.blogger.com/profile/13758926158740248406noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1002010814536787758.post-52821484898401794442023-03-31T22:59:00.001+02:002023-07-28T23:04:24.822+02:00Emily, de Frances O’Connor : âme révoltée dans les landes anglaises<b>Emily, de Frances O’Connor : âme révoltée dans les landes anglaises
Bravant l’exactitude biographique pour se concentrer sur les élans et les émotions de la jeune autrice des Hauts de Hurlevent, la comédienne australienne signe un premier long métrage non pas fidèle, mais crédible et sensible. </b><div><br /></div><div>Avec Emily, il semble clair que la réalisatrice Frances O’Connor n’a pas recherché l’exactitude biographique. Le scénario compte un certain nombre d’erreurs, et son film est beaucoup plus éloigné de la vérité historique que ne l’était celui d’André Téchiné, Les Sœurs Brontë[1]. En revanche, la comédienne australienne, qui réalise ici son premier long métrage, propose le portrait d’une Emily Brontë romanesque et crédible.
</div><div><br /></div><div>Suite de l'article sur le site de l'école des lettres</div><div><br /></div><div><a href="https://www.ecoledeslettres.fr/emily-de-frances-oconnor-ame-revoltee-dans-les-landes-anglaises/">https://www.ecoledeslettres.fr/emily-de-frances-oconnor-ame-revoltee-dans-les-landes-anglaises/</a><br /></div><div><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhWO1JePPqmIMOElmIjsC-e9Ns_FUp0hg-kYNKi1dwzEKKXoDamZ_FOH5jRtWq6TJToF8Dzhnv62f4aHlAdalLWDfr8hf_HGajH2CeSurGCKodIjHvyeKduzHQzW5U8IYA2d20j1RBSO3wq51Q6LoXgAq3qYCKc8Wl4jcoTX9BdK1ZsBJUdKg3q5KcanMC6/s1192/emily.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="600" data-original-width="1192" height="201" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhWO1JePPqmIMOElmIjsC-e9Ns_FUp0hg-kYNKi1dwzEKKXoDamZ_FOH5jRtWq6TJToF8Dzhnv62f4aHlAdalLWDfr8hf_HGajH2CeSurGCKodIjHvyeKduzHQzW5U8IYA2d20j1RBSO3wq51Q6LoXgAq3qYCKc8Wl4jcoTX9BdK1ZsBJUdKg3q5KcanMC6/w400-h201/emily.jpg" width="400" /></a></div><br /><div><br /></div><div><br /></div><div><br /></div>Stéphane Labbehttp://www.blogger.com/profile/13758926158740248406noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1002010814536787758.post-7475264478574609172022-12-26T11:26:00.000+01:002023-07-28T11:27:03.703+02:00Le récit de Gilgamesh, dans les podcasts de l'école des loisirs<p> <a href="https://soundcloud.com/ecole-des-loisirs/paroles-de-passeurs-stephane-labbe-abregeur-de-gilgamesh">https://soundcloud.com/ecole-des-loisirs/paroles-de-passeurs-stephane-labbe-abregeur-de-gilgamesh</a></p><p><br /></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjYMcUTmomWC5ZXeDsKQh17p_VgbQ7fNixDj037XQHa4OnJSyQ4qAeO0csAfxJPlIDEg_ycWHolR0vJODwah3CDP5DzsmritmkohZwxHfN7ewQhyV4GFfonGc4PlYPfPn2vw6HtdjLCNuBBX3tpqmMD6lGfjT9gLPVorlIq3mtJKhypVjvHa4H9K-XedQYb/s516/couvgilgamesh.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="516" data-original-width="340" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjYMcUTmomWC5ZXeDsKQh17p_VgbQ7fNixDj037XQHa4OnJSyQ4qAeO0csAfxJPlIDEg_ycWHolR0vJODwah3CDP5DzsmritmkohZwxHfN7ewQhyV4GFfonGc4PlYPfPn2vw6HtdjLCNuBBX3tpqmMD6lGfjT9gLPVorlIq3mtJKhypVjvHa4H9K-XedQYb/w264-h400/couvgilgamesh.jpg" width="264" /></a></div><br /><p><br /></p>Stéphane Labbehttp://www.blogger.com/profile/13758926158740248406noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1002010814536787758.post-18706012550488795812022-12-17T19:40:00.009+01:002023-07-29T09:46:59.045+02:00Little Women, roman autobiographique<p>Le premier volume de <i>Little
Women</i> (titre original des <i>Quatre
filles du Docteur March</i>) publié en 1868, n’enthousiasmait guère son auteur.
Écrit
à la demande de Thomas Niles, son éditeur, qui lui réclamait un « livre
pour filles », Louisa Alcott a puisé la matière de son livre dans ses
souvenirs d’enfance et situé l’univers de son intrigue dans la période récente
de la guerre civile. Elle y raconte une année dans la vie d’une famille
composée de la mère (surnommée Marmee) et de ses quatre filles (Meg, Jo, Beth
et Amy), leurs joies, leurs difficultés, leurs peines, leurs aspirations, leurs
craintes, en l’absence du père, le pasteur March qui a choisi d’assister les soldats,
en tant qu’aumônier, sur le front. Louisa, habituée à fournir les intrigues
tarabiscotées de romans sentimentaux et gothiques aux journaux n’est guère emballée
par le résultat. Son éditeur trouve, lui aussi, que l’intrigue manque de relief
et de rebondissements.</p>
<p class="MsoNormal">Vivianne Perret, dans sa biographie de Louisa May Alcott<a href="file:///C:/Users/steph/Documents/zfilles%20March/Little%20women%20autobiographie.docx#_ftn1" name="_ftnref1" title=""><span class="MsoFootnoteReference"><!--[if !supportFootnotes]--><span class="MsoFootnoteReference"><span face=""Calibri","sans-serif"" style="font-size: 11pt; mso-ansi-language: FR; mso-ascii-theme-font: minor-latin; mso-bidi-font-family: "Times New Roman"; mso-bidi-language: AR-SA; mso-bidi-theme-font: minor-bidi; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-fareast-language: EN-US; mso-fareast-theme-font: minor-latin; mso-hansi-theme-font: minor-latin;">[1]</span></span><!--[endif]--></span></a>, raconte
que c’est à la nièce de l’éditeur que nous devrons finalement <i>Les quatre filles du Docteur March</i>. Niles
a l’idée de lui faire lire le roman : « <i>Elle adora</i>, mentionne la biographe. <i>En ce qui le concernait, les lectrices étaient les meilleures des
critiques. Niles en homme d’affaires perspicace était persuadé qu’il tenait en
ses mains la poule aux œufs d’or</i>. »<sup>1</sup> L’avenir devait lui
donner raison, <i>Little Women</i> fut le
plus grand succès de Louisa M. Alcott, un phénomène comparable, pour le XIXe
siècle, à celui d’Harry Potter – Pascale Voilley<a href="file:///C:/Users/steph/Documents/zfilles%20March/Little%20women%20autobiographie.docx#_ftn2" name="_ftnref2" title=""><span class="MsoFootnoteReference"><!--[if !supportFootnotes]--><span class="MsoFootnoteReference"><span face=""Calibri","sans-serif"" style="font-size: 11pt; mso-ansi-language: FR; mso-ascii-theme-font: minor-latin; mso-bidi-font-family: "Times New Roman"; mso-bidi-language: AR-SA; mso-bidi-theme-font: minor-bidi; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-fareast-language: EN-US; mso-fareast-theme-font: minor-latin; mso-hansi-theme-font: minor-latin;">[2]</span></span><!--[endif]--></span></a> rapporte
que pendant « <i>les trente ans qui
suivirent la publication de la première partie du roman, l’éditeur Robert Brothers
publia en tout 1 727 551 exemplaires des livres d’Alcott</i> »,
ce qui, pour le XIXe siècle est considérable. Le roman connut des dizaines de
tirages, fut adapté en pièce et L.-M. Alcott, qui n’avait jusque là réussi qu’à
survivre de sa plume, accomplissait son rêve : donner un train de vie
honorable à tous les membres de sa pittoresque famille.</p>
<h4>Le roman familial</h4>
<p class="MsoSubtitle">Le père</p>
<p class="MsoNormal">Car c’est bien de cette famille dont il est question dans le
livre, à commencer par le père Bronson Alcott étrangement absent et devenu par
un double mensonge docteur. La préface de Malika Ferdjoukh<a href="file:///C:/Users/steph/Documents/zfilles%20March/Little%20women%20autobiographie.docx#_ftn3" name="_ftnref3" title=""><span class="MsoFootnoteReference"><!--[if !supportFootnotes]--><span class="MsoFootnoteReference"><span face=""Calibri","sans-serif"" style="font-size: 11pt; mso-ansi-language: FR; mso-ascii-theme-font: minor-latin; mso-bidi-font-family: "Times New Roman"; mso-bidi-language: AR-SA; mso-bidi-theme-font: minor-bidi; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-fareast-language: EN-US; mso-fareast-theme-font: minor-latin; mso-hansi-theme-font: minor-latin;">[3]</span></span><!--[endif]--></span></a> explique
comment le pasteur imaginé par Louisa est devenu docteur sous la plume de P.J.
Stahl, le traducteur français (p. 7-8) ; l’anecdote est d’ailleurs
passionnante. On pourra en outre se demander pourquoi la fille a choisi de
transformer son pédagogue transcendentaliste de père en un pasteur engagé dans
les rangs nordistes. Sans doute parce qu’elle nourrissait des sentiments ambivalents
à l’égard dudit père. </p><p class="MsoNormal">Suite dans </p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhtmxbJ3rNz_DPfqG7749WHBWhrR7En41l6NEpSmWWGMUvpraTb7AEhvsAJ3KaxOsIwNop5M9GDn-GBN6yOJoIk7PGaX6m4Frp3M9I0nnKZrKYChcCGOVICnU7Dn9OZO78Fg2y47cVW730p0bB05HDvSzzY-Q0OiG8_G14ru75p8YZb0A_LAFPFacjTaA/s630/edl%202%202022.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="630" data-original-width="472" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhtmxbJ3rNz_DPfqG7749WHBWhrR7En41l6NEpSmWWGMUvpraTb7AEhvsAJ3KaxOsIwNop5M9GDn-GBN6yOJoIk7PGaX6m4Frp3M9I0nnKZrKYChcCGOVICnU7Dn9OZO78Fg2y47cVW730p0bB05HDvSzzY-Q0OiG8_G14ru75p8YZb0A_LAFPFacjTaA/w300-h400/edl%202%202022.jpg" width="300" /></a></div><br /><p></p>
<div><!--[if !supportFootnotes]--><a href="https://www.ecoledeslettres.fr/fiches-pdf/les-vraies-quatre-soeurs-derriere-les-quatre-filles-du-docteur-march/">https://www.ecoledeslettres.fr/magazine/2022-2023/n2-decembre-2022-fevrier-2023/</a><br clear="all" />
<hr align="left" size="1" width="33%" />
<!--[endif]-->
<div id="ftn1">
<p class="MsoFootnoteText"><a href="file:///C:/Users/steph/Documents/zfilles%20March/Little%20women%20autobiographie.docx#_ftnref1" name="_ftn1" title=""><span class="MsoFootnoteReference"><!--[if !supportFootnotes]--><span class="MsoFootnoteReference"><span face=""Calibri","sans-serif"" style="font-size: 10pt; mso-ansi-language: FR; mso-ascii-theme-font: minor-latin; mso-bidi-font-family: "Times New Roman"; mso-bidi-language: AR-SA; mso-bidi-theme-font: minor-bidi; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-fareast-language: EN-US; mso-fareast-theme-font: minor-latin; mso-hansi-theme-font: minor-latin;">[1]</span></span><!--[endif]--></span></a> Vivianne
Perret, <i>Louisa May Alcott. La mère des
quatre filles du docteur March, 1832-1888</i>, Vuibert, 2014.</p>
</div>
<div id="ftn2">
<p class="MsoFootnoteText"><a href="file:///C:/Users/steph/Documents/zfilles%20March/Little%20women%20autobiographie.docx#_ftnref2" name="_ftn2" title=""><span class="MsoFootnoteReference"><!--[if !supportFootnotes]--><span class="MsoFootnoteReference"><span face=""Calibri","sans-serif"" style="font-size: 10pt; mso-ansi-language: FR; mso-ascii-theme-font: minor-latin; mso-bidi-font-family: "Times New Roman"; mso-bidi-language: AR-SA; mso-bidi-theme-font: minor-bidi; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-fareast-language: EN-US; mso-fareast-theme-font: minor-latin; mso-hansi-theme-font: minor-latin;">[2]</span></span><!--[endif]--></span></a> Pascale
Voilley, Louisa May Alcott, Belin, 2001.</p>
</div>
<div id="ftn3">
<p class="MsoFootnoteText"><a href="file:///C:/Users/steph/Documents/zfilles%20March/Little%20women%20autobiographie.docx#_ftnref3" name="_ftn3" title=""><span class="MsoFootnoteReference"><!--[if !supportFootnotes]--><span class="MsoFootnoteReference"><span face=""Calibri","sans-serif"" style="font-size: 10pt; mso-ansi-language: FR; mso-ascii-theme-font: minor-latin; mso-bidi-font-family: "Times New Roman"; mso-bidi-language: AR-SA; mso-bidi-theme-font: minor-bidi; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-fareast-language: EN-US; mso-fareast-theme-font: minor-latin; mso-hansi-theme-font: minor-latin;">[3]</span></span><!--[endif]--></span></a> L.M.
Alcott, <i>Les quatre filles du docteur
March</i> (initialement <i>Les quatre filles
du pasteur March</i>), L’école des loisirs, 2009.</p>
</div>
<div id="ftn4">
<p class="MsoFootnoteText"><a href="file:///C:/Users/steph/Documents/zfilles%20March/Little%20women%20autobiographie.docx#_ftnref4" name="_ftn4" title=""><span class="MsoFootnoteReference"><!--[if !supportFootnotes]--><span class="MsoFootnoteReference"><span face=""Calibri","sans-serif"" style="font-size: 10pt; mso-ansi-language: FR; mso-ascii-theme-font: minor-latin; mso-bidi-font-family: "Times New Roman"; mso-bidi-language: AR-SA; mso-bidi-theme-font: minor-bidi; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-fareast-language: EN-US; mso-fareast-theme-font: minor-latin; mso-hansi-theme-font: minor-latin;">[4]</span></span><!--[endif]--></span></a><span lang="EN-US"> Henry A. Beers, <i>Four Americans</i>, Chap. III, “A pilgrim in
Concord”, Yale University Press, 1919.<o:p></o:p></span></p>
</div>
<div id="ftn5">
<p class="MsoFootnoteText"><a href="file:///C:/Users/steph/Documents/zfilles%20March/Little%20women%20autobiographie.docx#_ftnref5" name="_ftn5" title=""><span class="MsoFootnoteReference"><!--[if !supportFootnotes]--><span class="MsoFootnoteReference"><span face=""Calibri","sans-serif"" style="font-size: 10pt; mso-ansi-language: FR; mso-ascii-theme-font: minor-latin; mso-bidi-font-family: "Times New Roman"; mso-bidi-language: AR-SA; mso-bidi-theme-font: minor-bidi; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-fareast-language: EN-US; mso-fareast-theme-font: minor-latin; mso-hansi-theme-font: minor-latin;">[5]</span></span><!--[endif]--></span></a> Henri
David Thoreau, <i>Gens de Concord</i>, Le
Mot et le Reste, 2021.</p>
</div>
</div><p><a href="file:///C:/Users/steph/Documents/zfilles%20March/Little%20women%20autobiographie.docx#_ftnref6" name="_ftn6" title=""><span class="MsoFootnoteReference"><span class="MsoFootnoteReference"><span face=""Calibri","sans-serif"" style="font-size: 10pt; mso-ansi-language: FR; mso-ascii-theme-font: minor-latin; mso-bidi-font-family: "Times New Roman"; mso-bidi-language: AR-SA; mso-bidi-theme-font: minor-bidi; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-fareast-language: EN-US; mso-fareast-theme-font: minor-latin; mso-hansi-theme-font: minor-latin;">[6]</span></span></span></a> <i>Pilgrim’s Progess</i>, (<i>Le Voyage du pèlerin</i>), est un ouvrage allégorique de Bunyan
(1628-1688) qui a profondément influencé la foi protestante aux Etats-Unis, voir
à ce sujet notre séquence, « <i>Les Quatre
filles du pasteur March</i> de Louisa May Alcott », in L’École
des lettres, n° 7-8, 2010-2011. </p><div style="mso-element: footnote-list;"><div id="ftn2" style="mso-element: footnote;">
</div>
</div>Stéphane Labbehttp://www.blogger.com/profile/13758926158740248406noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1002010814536787758.post-55064240419833210952022-12-14T18:50:00.001+01:002022-12-14T18:55:00.926+01:00Podcast au sujet de Peter Pan<p><a href="https://soundcloud.com/ecole-des-loisirs/paroles-de-passeurs-stephane-labbe-abregeur-de-peter-pan?utm_source=facebook&utm_medium=post&utm_campaign=social_sharing">https://soundcloud.com/ecole-des-loisirs/paroles-de-passeurs-stephane-labbe-abregeur-de-peter-pan?utm_source=facebook&utm_medium=post&utm_campaign=social_sharing</a></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj4z0KNtGik02ULCrbaql2hFKTA_u0W2tk8sECbVzScAXfkyfGf5Ts6jzKmS0w701zyylZX2-ZKReYLOa-PR0xYhh4d4zuiI5SNw1hRmkDOyHHyA7qTBWewAFBcle9ncnQDtI259XZp2c00g3QSAQWjp1P8WNPN-tmiKX9epV5xAcNHPljyGtMQg1cYaw/s597/class.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="472" data-original-width="597" height="253" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj4z0KNtGik02ULCrbaql2hFKTA_u0W2tk8sECbVzScAXfkyfGf5Ts6jzKmS0w701zyylZX2-ZKReYLOa-PR0xYhh4d4zuiI5SNw1hRmkDOyHHyA7qTBWewAFBcle9ncnQDtI259XZp2c00g3QSAQWjp1P8WNPN-tmiKX9epV5xAcNHPljyGtMQg1cYaw/s320/class.jpg" width="320" /></a></div><br /><p><br /></p>Stéphane Labbehttp://www.blogger.com/profile/13758926158740248406noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1002010814536787758.post-66406078998271027842022-12-03T19:00:00.001+01:002022-12-17T19:09:29.127+01:00"The night wind" d'Emily Brontë<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://2.bp.blogspot.com/-abTUpJmc9U0/VGpcL1LbARI/AAAAAAAADqE/LbTLktEc9dE/s1600/eb4.PNG" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" height="400" src="https://2.bp.blogspot.com/-abTUpJmc9U0/VGpcL1LbARI/AAAAAAAADqE/LbTLktEc9dE/s1600/eb4.PNG" width="103" /></a></div>
<i>In summer's mellow midnight </i><br />
<i>A cloudless moon shone through </i><br />
<i>The open parlour window </i><br />
<i>And rose trees wet with dew – </i><br />
<i><br /></i>
<i> I sat in silent musing - </i><br />
<i>The soft wind waved my hair </i><br />
<i>I told me heaven was glorious </i><br />
<i>And sleeping earth was fair - </i><br />
<i><br /></i>
<i> I needed not its breathing </i><br />
<i>To bring such thoughts to me </i><br />
<i>But still it whispered lowly </i><br />
<i>How dark the woods will be ! - </i><br />
<i><br /></i>
<i>The thick leaves in my murmur </i><br />
<i>Are rustling like a dream </i><br />
<i>And all their myriad voices </i><br />
<i>Instinct with spirit seem </i><br />
<i><br /></i>
<i>I said go gently singer </i><br />
<i>Thy wooing voice is kind </i><br />
<i>But do not think its music </i><br />
<i>Has power to reach my mind </i><br />
<a href="http://3.bp.blogspot.com/-SW6SPwYjEVc/VGpcYOLLD7I/AAAAAAAADqM/Fn6BXNerFTY/s1600/eb5.PNG" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" height="400" src="https://3.bp.blogspot.com/-SW6SPwYjEVc/VGpcYOLLD7I/AAAAAAAADqM/Fn6BXNerFTY/s1600/eb5.PNG" width="95" /></a><i><br /></i>
<i> Play with the scented flower </i><br />
<i>The young tree's supple bough </i><br />
<i>And leave my human feelings </i><br />
<i>In their own course to flow </i><br />
<i><br /></i>
<i>The wanderer would not leave me </i><br />
<i>Its kiss grew warmer still </i><br />
<i>Oh come it sighed so sweetly </i><br />
<i>I'll win thee 'gainst thy will </i><br />
<i><br /></i>
<i>Have we not been from childhood friends? </i><br />
<i>Have I not loved thee long? </i><br />
<i>As long as though has't loved the night </i><br />
<i>Whose silence wakes my song </i><br />
<i><br /></i>
<i>And when thy heart is laid at rest </i><br />
<i>Beneath the church yard stone </i><br />
<i>I shall have time no more to mourn </i><br />
<i>And thou to be alon</i>e<br />
<br />
Par une langoureuse nuit d’été,<br />La lune d'un ciel sans nuage brillait<br />
Par la fenêtre ouverte du salon<br />
<a href="http://4.bp.blogspot.com/-DX-1JR-1l9g/VGpeeQ03olI/AAAAAAAADqg/dpyIHIURV1s/s1600/EB3.PNG" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" height="400" src="https://4.bp.blogspot.com/-DX-1JR-1l9g/VGpeeQ03olI/AAAAAAAADqg/dpyIHIURV1s/s1600/EB3.PNG" width="100" /></a>Et les rosiers humides de rosée –<br />
<br />
Assise, je songeais en silence –<br />
Le vent qui jouait dans mes cheveux<br />
Me révélait la splendeur des cieux<br />
Et la beauté de la terre assoupie –<br />
<br />
Il ne m’était nul besoin de son souffle<br />
Pour cultiver de telles réflexions<br />
Mais doucement, il murmurait encore :<br />
« Combien les bois vont s’assombrir -<br />
<br />
« Les feuillages épais sous mes murmures<br />
Se mettent à bruire comme en un rêve<br />
Et les myriades de leurs voix semblent<br />
Révéler les instincts d’une âme »<br />
<br />
J’ai dit « va-t-en gentil chanteur<br />
Ta voix enjôleuse est charmante<br />
Mais ne va pas croire que sa musique<br />
Ait le pouvoir de gagner mon esprit -<br />
<br />
« Joue avec la fleur aux mille senteurs,<br />
Avec les branches de l’arbre juvénile –<br />
<a href="http://1.bp.blogspot.com/-LR-8WLnO4j4/VGpetJSmVyI/AAAAAAAADqo/rUb1lmvQHY0/s1600/EB1.PNG" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" height="400" src="https://1.bp.blogspot.com/-LR-8WLnO4j4/VGpetJSmVyI/AAAAAAAADqo/rUb1lmvQHY0/s1600/EB1.PNG" width="100" /></a>Et laisse mon humanité<br />
Suivre le cours de ses sentiments. »<br />
<br />
Le vagabond ne m’aurait pas quittée<br />
Son baiser s’est fait plus pressant encore<br />
Oh viens soupirait-il si gentiment<br />
Que tu le veuilles ou non tu sera mienne<br />
<br />
Ne sommes nous pas amis depuis l’enfance ?<br />
Ne t’ai-je pas aimée tout ce temps ?<br />
D’aussi longtemps que tu aimes la nuit<br />
Dont le silence éveille ma chanson<br />
<br />
Et quand ton cœur résidant au repos,<br />
Sous la lame près de l’église<br />
J’aurais tout le temps de me plaindre<br />
Et toi de goûter ta solitude.<br />
<br />
<div style="text-align: right;">
Emily Brontë, <i>Poems</i>, 1850.</div>
<div style="text-align: right;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
Ill. Isabelle Adjani dans le rôle d'E. Brontë, (<i>Les Soeurs Brontë</i> d'A. Téchiné, 1979)</div>
Stéphane Labbehttp://www.blogger.com/profile/13758926158740248406noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1002010814536787758.post-18210610696065174612022-09-10T11:07:00.006+02:002023-07-28T11:28:35.830+02:00Olympe de Gouges enfin reconnue?<p><i><span style="mso-bidi-font-family: Calibri; mso-bidi-theme-font: minor-latin; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Les Droits de la femme et de la citoyenne </span></i><span>a surgi
dans la liste des œuvres au programme des épreuves anticipées du bac de
français 2022. La vie de cette femme de lettres en lutte contre les oppressions
et pour l’égalité est en elle-même un roman.</span></p>
<p class="MsoNormal"><span>La </span><span>figure d’Olympe de </span><span>Gouges a longtemps été ignorée des manuels de littérature, et c’est à peine si l’histoire retenait son nom
dans l’inventaire des trop nombreuses victimes de la Terreur. Or, voilà que son
œuvre la plus connue, </span><i>Les Droits de la femme et de la citoyenne</i><span>1, surgit
dans la liste des œuvres mises au programme des épreuves anticipées du bac de
français 2022. Le choix peut étonner: l’œuvre intégrale fait à peine dix-sept
pages dans l’édition retenue, et nous y englobons la «Dédicace à la reine» que
les programmes n’invitent pas à explorer. Mais elle est évidemment emblématique
! Emblématique de l’entreprise et du destin d’une femme exceptionnelle dont la
pensée, bien en avance sur celle de son temps, revendiquait une place pour la
femme au moins égale à celle de l’homme et, qui par ses nombreux combats</span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="mso-bidi-font-family: Calibri; mso-bidi-theme-font: minor-latin; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">contre l’esclavage et les oppressions de toutes
sortes, contre la tyrannie, rêvait d’une société plus égalitaire, plus humaine,
forte de cette humanité que les révolutionnaires de 1989 avaient, somme toute,
occulté.</span><span style="mso-bidi-font-family: Calibri; mso-bidi-theme-font: minor-latin;"><o:p></o:p></span></p><p class="MsoNormal"><span style="mso-bidi-font-family: Calibri; mso-bidi-theme-font: minor-latin; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Un destin romanesque</span></p><p class="MsoNormal"><span style="mso-bidi-font-family: Calibri; mso-bidi-theme-font: minor-latin; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">L'engagement révolutionaire</span></p><p class="MsoNormal"><span style="mso-bidi-font-family: Calibri; mso-bidi-theme-font: minor-latin; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Oeuvres disponibles</span></p><p class="MsoNormal"><span style="color: #59595b; mso-bidi-font-family: Calibri; mso-bidi-theme-font: minor-latin; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;"><a href="https://www.gwalarn.com/article/21199656-l-ecole-des-lettres-n1-septembre-2022-collectif-ecole-des-loisirs">https://www.gwalarn.com/article/21199656-l-ecole-des-lettres-n1-septembre-2022-collectif-ecole-des-loisirs</a><br /></span></p><p class="MsoNormal"></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhKsABFq90ywU2MsxUUqkTTKB-mHdW5rIIY405GzJMOsYZ5W_HekOjhY9TWGUjKI5sRIt0hqKxAbiPZE1wKM7PY8nnEEL61DOlmyi9xeNEqyRFHEnNUno8qtsBphXub3zgG0NRqF7jVMSyUSFc9Wk8rq95P26LmBUN1nBV_C6uDaAVS656OKjFWkZDNW_K9/s538/edl%201%202022-23.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="538" data-original-width="407" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhKsABFq90ywU2MsxUUqkTTKB-mHdW5rIIY405GzJMOsYZ5W_HekOjhY9TWGUjKI5sRIt0hqKxAbiPZE1wKM7PY8nnEEL61DOlmyi9xeNEqyRFHEnNUno8qtsBphXub3zgG0NRqF7jVMSyUSFc9Wk8rq95P26LmBUN1nBV_C6uDaAVS656OKjFWkZDNW_K9/s320/edl%201%202022-23.jpg" width="242" /></a></div><br /><span style="color: #59595b; mso-bidi-font-family: Calibri; mso-bidi-theme-font: minor-latin; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;"><br /></span><p></p>Stéphane Labbehttp://www.blogger.com/profile/13758926158740248406noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1002010814536787758.post-73391052599496465682022-07-09T13:28:00.001+02:002023-07-29T13:38:43.950+02:00Noire, la vie méconnue de Claudette Colvin<p><span style="font-family: arial;"> Séquence didactique réalisée pour les éditions Hachette et imprimée à la fin des exemplaires destinés aux professeurs de troisième en 2023.</span></p><p><span style="font-family: arial;">Avec </span><b style="font-family: arial;"><i>Noire, la vie
méconnue de Colette Colvin</i></b><i style="font-family: arial;">, </i><span style="font-family: arial;">Tania
de Montaigne réhabilite une figure du mouvement pour la lutte des droits
civiques aux Etats-Unis qui aurait pu jouer le rôle iconique qu’a endossé Rosa
Parks mais qui, pour des raisons diverses parfaitement expliquées dans le livre,
a fini par choisir l’anonymat et le retrait. L’ouvrage permet d’aborder deux
des objets d’étude du programme de troisième : </span><i style="font-family: arial;">Agir dans la cité</i><span style="font-family: arial;"> et </span><i style="font-family: arial;">Dénoncer
les travers de la société</i><span style="font-family: arial;">. Nous nous donnerons pour objectifs, au cours de
cette séquence, de faire comprendre aux élèves comment le travail du biographe
permet de dénoncer les injustices de la ségrégation raciale aux Etats Unis. Nous
les conduirons aussi à questionner la fabrique de l’histoire, des héros ou
héroïne qui l’incarnent, en interrogeant le parallèle effectué par Tania de
Montaigne entre les destins de Rosa Parks et de Claudette Colvin.</span></p><p></p><p class="MsoNormal"><span style="font-family: arial;">Plan de la séquence</span></p><p class="MsoNormal"><span style="mso-bidi-font-family: Calibri; mso-bidi-theme-font: minor-latin;"><span style="font-family: arial;">1. Etude de l'ouverture</span></span></p><p class="MsoNormal"><span style="mso-bidi-font-family: Calibri; mso-bidi-theme-font: minor-latin;"><span style="font-family: arial;">2. La ségrégation raciale, d'après un extrait, p.26-29</span></span></p><p class="MsoNormal"><span style="mso-bidi-font-family: Calibri; mso-bidi-theme-font: minor-latin;"><span style="font-family: arial;">3. Les subordonnées introduites par "que"</span></span></p><p class="MsoNormal"><span style="mso-bidi-font-family: Calibri; mso-bidi-theme-font: minor-latin;"><span style="font-family: arial;">4. Entrainement à l'expression : modifier l'énonciation d'un récit</span></span></p><p class="MsoNormal"><span style="mso-bidi-font-family: Calibri; mso-bidi-theme-font: minor-latin;"><span style="font-family: arial;">5. Un acte de résistance (étude du chapitre 4)</span></span></p><p class="MsoNormal"><span style="mso-bidi-font-family: Calibri; mso-bidi-theme-font: minor-latin;"><span style="font-family: arial;">6. La fabrique de l'histoire</span></span></p><p class="MsoNormal"><span style="mso-bidi-font-family: Calibri; mso-bidi-theme-font: minor-latin;"><span style="font-family: arial;">7. Sujet type DNB</span></span></p><p class="MsoNormal"><span style="mso-bidi-font-family: Calibri; mso-bidi-theme-font: minor-latin;"><span style="font-family: arial;"><br /></span></span></p><p class="MsoNormal"><span style="mso-bidi-font-family: Calibri; mso-bidi-theme-font: minor-latin;"><span style="font-family: arial;"><br /></span></span></p>
<h2><br /></h2><br /><p></p>
<iframe width="560" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/ghiPI9sHwzY" title="YouTube video player" frameborder="0" allow="accelerometer; autoplay; clipboard-write; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture; web-share" allowfullscreen></iframe>Stéphane Labbehttp://www.blogger.com/profile/13758926158740248406noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1002010814536787758.post-64439875605212009892022-05-04T23:06:00.005+02:002023-07-28T23:13:14.617+02:00Comprendre la littérature de jeunesse : analyses et résonances<b>
Bel objet, ces cours, issus du Mooc de l’université de Liège en Belgique et coédités par les éditions Pastel et L’École des lettres, auscultent les genres majeurs de la littérature de jeunesse, la construction de l’interaction entre les textes et l’image, ainsi que les rapports de l’œuvre littéraire aux nouvelles technologies. Ce qui en fait un outil précieux pour les enseignants.</b><div><br /></div><div>Bel objet, ces cours, issus du Mooc de l’université de Liège en Belgique et coédités par les éditions Pastel et L’École des lettres, auscultent les genres majeurs de la littérature de jeunesse, la construction de l’interaction entre les textes et l’image, ainsi que les rapports de l’œuvre littéraire aux nouvelles technologies. Ce qui en fait un outil précieux pour les enseignants. </div><div><br /></div><div><i>Plan de l'article</i></div><div><i><br /></i></div><div><i>Définition d'un champ détude</i></div><div><i><br /></i></div><div><i>Une grammaire de l'album</i></div><div><i><br /></i></div><div><i>Les évolutions du roman pour adolescent</i></div><div><i><br /></i></div><div><i>Des champs d'exploration nouveaux</i></div><div><i><br /></i></div><div><i><a href="https://www.ecoledeslettres.fr/comprendre-la-litterature-de-jeunesse-analyses-et-resonances/">Suite de l'article</a><br /></i></div><div><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh3uS_ChXoSaIASvRuMTyzJazwn8xejxTv2ReB8wS2dN0QTPXzEfuOoVX286iZUlkJEJwKIFv7064x222DzlZJlBrM4aTwwnw0y08oK2-9P7tkDukXA0DElhXixv9mMu4TP4eesJdZvKi34nsLYRcNtSlFICRnNXNahDofcScGSn_uGFFz3JSC-bFGi4g8w/s463/couvmooc_fiche_argu.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="463" data-original-width="340" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh3uS_ChXoSaIASvRuMTyzJazwn8xejxTv2ReB8wS2dN0QTPXzEfuOoVX286iZUlkJEJwKIFv7064x222DzlZJlBrM4aTwwnw0y08oK2-9P7tkDukXA0DElhXixv9mMu4TP4eesJdZvKi34nsLYRcNtSlFICRnNXNahDofcScGSn_uGFFz3JSC-bFGi4g8w/w294-h400/couvmooc_fiche_argu.jpg" width="294" /></a></div><br /><div><br /></div>Stéphane Labbehttp://www.blogger.com/profile/13758926158740248406noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1002010814536787758.post-39394817714202774362022-05-02T10:55:00.003+02:002023-07-28T11:31:52.472+02:00La Trahison d’Einstein d’Éric Emmanuel Schmitt : confrontations de valeurs<p><b><i>La Trahison d’Einstein </i></b><b>est une
pièce construite par le dramaturge franco-belge sur une bataille d’arguments
entre le savant et un vagabond. C’est donc une œuvre indiquée pour l’objet
d’étude « Individu et société : confrontations de valeurs » en quatrième, et «
Agir dans la cité : individu et pouvoir » en troisième</b><i>.</i></p>
<p class="MsoNormal"><span style="color: white;"><i><span style="mso-bidi-font-family: Calibri; mso-bidi-theme-font: minor-latin; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">La Trahison d’Einstein </span></i><span style="mso-bidi-font-family: Calibri; mso-bidi-theme-font: minor-latin; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">est une
pièce d’Éric-Emmanuel Schmitt, mise en scène au théâtre Rive gauche pour la
première fois en 2014. Le prétexte en est la rencontre d’Albert Einstein et
d’un vagabond dans un parc de Princeton, dans le New Jersey. Einstein, alors au
sommet de sa célébrité, a demandé l’asile aux États-Unis pour fuir les
persécutions nazies. De cette rencontre naît une amitié improbable qui
s’échelonne sur les dernières années de la vie du savant. « <i>Comme nous ne
sommes d’accord sur rien</i>, <i>nous avons toujours quelque chose à nous dire</i>.
», s’amuse Einstein à un moment de la pièce. L’œuvre fournit donc un matériau
idéal aux objets d’étude de quatrième, « Individu et société : confrontations
de valeurs », ou de troisième, « Agir dans la cité : individu et pouvoir <i>»</i>.
La séquence qui suit vise plutôt à exploiter la thématique des confrontations
de valeurs, mais peut être adaptée au niveau troisième. Les séances 2 et 6, qui
exploitent des confrontations entre pacifisme et défense des militaires, puis
racisme et nationalisme, pourront être enrichies de recherches lexicales sur
les thèmes abordés. En matière d’expression écrite, ce travail peut déboucher
sur la rédaction d’un dialogue de théâtre opposant deux points de vue.</span></span><span style="mso-bidi-font-family: Calibri; mso-bidi-theme-font: minor-latin;"><o:p></o:p></span></p><p class="MsoNormal">Séance 1 : l'ouverture de la pièce</p><p class="MsoNormal">Séance 2 : Le sacrifice d'Einstein</p><p class="MsoNormal">Séance 3 : Ecrire un dialogue argumenté</p><p class="MsoNormal">Séance 4 : L'expression de la cause</p><p class="MsoNormal">Séance 5 : Explication d'un titre</p><p class="MsoNormal">Séance 6 : La confrontation avec O'Neal</p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiGh83jVa2uOBhxIEsY68Bnzpza_Kk8DCEqz-L0UwUkIqzJIIwH0DYwS7G9DChpT8AZmLzivTB6z6vP-8jJLQdbJkIoJ9jbw_hcnFa9dVBV5u7zIs8_XWVhEIkPzMoLRHvGzeGmgHYAOVhmGhawrwmS_vH4Lay0ig1gOy8TrukjqC7ol6RKHQsLH2RhrDov/s632/edl%203%202022.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="632" data-original-width="492" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiGh83jVa2uOBhxIEsY68Bnzpza_Kk8DCEqz-L0UwUkIqzJIIwH0DYwS7G9DChpT8AZmLzivTB6z6vP-8jJLQdbJkIoJ9jbw_hcnFa9dVBV5u7zIs8_XWVhEIkPzMoLRHvGzeGmgHYAOVhmGhawrwmS_vH4Lay0ig1gOy8TrukjqC7ol6RKHQsLH2RhrDov/w311-h400/edl%203%202022.jpg" width="311" /></a></div><br /><p class="MsoNormal"><br /></p>Stéphane Labbehttp://www.blogger.com/profile/13758926158740248406noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1002010814536787758.post-80190890462207977752022-03-02T21:45:00.001+01:002023-07-30T21:52:57.111+02:00Mort sur le Nil, l’heureuse trahison de Kenneth Branagh
Le cinéaste s’est lancé dans une réécriture à la fois classique et baroque du roman d’Agatha Christie. Il donne une vision romantique et joyeuse d’Hercule Poirot. Une de ses plus belles réussites depuis <i>Henri V. </i><div>Depuis 1989 et son Henri V, Kenneth Branagh n’a cessé d’adapter au cinéma des œuvres littéraires dont il donne généralement une interprétation des plus personnelles. S’il a su adapter Shakespeare avec bonheur (avec <i>Henri V </i>notamment ou <i>Beaucoup de bruit pour rien</i>), il a également parfois été sujet à controverse, et sa première adaptation des aventures du petit détective belge d’Agatha Christie (<i>Le Crime de l’Orient-Express</i>) a été beaucoup décriée par la critique, sans doute était-il difficile de passer après Sydney Lumet. </div><div> Avec <i>Mort sur le Nil</i> – en salles depuis le 9 février –, Kenneth Branagh récidive et donne un film d’une grande intensité, tout en approfondissant sa vision du personnage d’Hercule Poirot. Les inconditionnels d’Agatha Christie seront peut-être déçus. Ils peuvent aussi se dire que c’est le propre des grandes œuvres que de donner matière à interprétations multiples, voire contradictoires, que l’on songe aux destins de personnages comme Robinson ou Sherlock Holmes.
On retrouvera dans cette version de <i>Mort sur le Nil</i> deux des qualités qui font l’esthétique de Kenneth Branagh. Un classicisme assumé : le réalisateur aime l’unité d’action, les parallélismes et l’équilibre. Ainsi que des décors baroques et des situations cocasses qui donnent à son cinéma un élan particulier, une esthétique déroutante mais bienvenue lorsqu’elle est maîtrisée. </div><div>Curieusement, c’est en voulant imposer sa vision d’un Poirot humain, qui cherche à justifier la mécanique de ses petites cellules grises, que le réalisateur se montre le plus classique. Le film est découpé en deux parties bien nettes, la première, lumineuse, dominée par la figure rayonnante d’une Gal Gadot joliment ambiguë (Linnett Ridgeman) et les blues endiablés de Rosetta Tharpe, remis au goût du jour par le personnage Salome Otterbourne, une création réussie des scénaristes, conduit gaiement les personnages vers un premier dénouement dramatique, la mort de Linnett. Commence alors la deuxième intrigue, tournée de façon beaucoup plus sombre, où le personnage de Poirot endosse son rôle habituel d’enquêteur. </div><div><br /></div><div><a href="https://www.ecoledeslettres.fr/mort-sur-le-nil-lheureuse-trahison-de-kenneth-branagh%ef%bf%bc/">https://www.ecoledeslettres.fr/mort-sur-le-nil-lheureuse-trahison-de-kenneth-branagh%ef%bf%bc/</a><br /></div><div><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjC9KKWENPTCAgK3wln3OIHrP1cDQvvmk82Xq3BIDRyEid_I6lJMhWw_syR4qG3Adrj5B_HznLZ_-K87lQsaRp6pmyOylUrehNPIg0mfXEmyZ4W-zGT4t7htMpH5ZRxLOwMqfskNVUwa9BoZJVIZl4JHiJZWz9iUfBc-9yNr3TzZxwTTyrUZTPN4uaqgFOr/s1440/4911763.jpg-r_1920_1080-f_jpg-q_x-xxyxx.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1080" data-original-width="1440" height="300" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjC9KKWENPTCAgK3wln3OIHrP1cDQvvmk82Xq3BIDRyEid_I6lJMhWw_syR4qG3Adrj5B_HznLZ_-K87lQsaRp6pmyOylUrehNPIg0mfXEmyZ4W-zGT4t7htMpH5ZRxLOwMqfskNVUwa9BoZJVIZl4JHiJZWz9iUfBc-9yNr3TzZxwTTyrUZTPN4uaqgFOr/w400-h300/4911763.jpg-r_1920_1080-f_jpg-q_x-xxyxx.jpg" width="400" /></a></div><br /><div><br /></div><div><br /></div><div><br /></div>Stéphane Labbehttp://www.blogger.com/profile/13758926158740248406noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1002010814536787758.post-58355471363638229112022-02-19T10:39:00.002+01:002023-07-28T10:46:41.499+02:00La question du genre dans "La Chute de la maison Usher"<p class="MsoNormal"><b><i><span style="mso-bidi-font-family: Calibri; mso-bidi-theme-font: minor-latin; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">La Chute de la maison Usher</span></i></b><b><span style="mso-bidi-font-family: Calibri; mso-bidi-theme-font: minor-latin; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">: Edgar
Poe à la croisée des genres<o:p></o:p></span></b></p>
<p><span face="Calibri, "sans-serif"" style="font-size: 11pt;">Hésitation entre le
surnaturel et le rationnel, cette nouvelle, parmi les plus populaires de
l’écrivain américain, s’inscrit résolument dans le genre fantastique. Elle
constitue aussi une charnière entre le roman gothique et l’orientation
surréaliste </span></p><p><i><span style="mso-bidi-font-family: Calibri; mso-bidi-theme-font: minor-latin;">La Chute de la maison Usher </span></i><span>est
l’un des contes les plus populaires et les plus commentés d’Edgar Poe. Publié
dans le <i>Burton’s Gentlemam’s Magazine </i>en septembre 1839, puis dans les <i>Tales
of the Grotesque and the Arabesque </i>l’année suivante, il représente la
quintessence de son art. La poétique de Baudelaire a pu consister à porter à
leur paroxysme certaines grandes tendances du romantisme lyrique ou frénétique
tout en jetant les bases du symbolisme à venir. De même, l’art romanesque
d’Edgar Poe s’est appuyé sur les rouages éprouvés du roman gothique et du récit
fantastique pour amorcer une esthétique plus personnelle. Elle devait annoncer
les grandes orientations de la littérature à venir, surréaliste notamment.</span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="mso-bidi-font-family: Calibri; mso-bidi-theme-font: minor-latin;">1. Du gothique au fantastique<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="mso-bidi-font-family: Calibri; mso-bidi-theme-font: minor-latin;">2. </span><span style="mso-bidi-font-family: Calibri; mso-bidi-theme-font: minor-latin;">Un récit policier<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="mso-bidi-font-family: Calibri; mso-bidi-theme-font: minor-latin;">3. De la fantasy au rêve<o:p></o:p></span></p><p class="MsoNormal"><b><i>L'école des lettres</i></b> n° 3, février-avril 2022.</p><p class="MsoNormal"><span style="mso-bidi-font-family: Calibri; mso-bidi-theme-font: minor-latin;"><br /></span></p><p class="MsoNormal"></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh_IoAKg91G1HNOfktp-1O-pCnigcmEaTPQxB_IcDlYBYzkY-JwiT9e1zLyfMI19ACsF3XDzc-8fke8dOKA8P_Cx3HLisyliImQdJoUOT9DfuUbhoFPQXZDizsNuH0_7L1QGnT1ZBteyfR8wq0CVQPGxhx_5TZLPBAC47X0duDyUCG1x6uvoO3wqwmyXwa_/s761/fantastique.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="761" data-original-width="575" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh_IoAKg91G1HNOfktp-1O-pCnigcmEaTPQxB_IcDlYBYzkY-JwiT9e1zLyfMI19ACsF3XDzc-8fke8dOKA8P_Cx3HLisyliImQdJoUOT9DfuUbhoFPQXZDizsNuH0_7L1QGnT1ZBteyfR8wq0CVQPGxhx_5TZLPBAC47X0duDyUCG1x6uvoO3wqwmyXwa_/w303-h400/fantastique.jpg" width="303" /></a></div><br /><span style="mso-bidi-font-family: Calibri; mso-bidi-theme-font: minor-latin;"><br /></span><p></p>Stéphane Labbehttp://www.blogger.com/profile/13758926158740248406noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1002010814536787758.post-41063181402709368422021-09-02T10:27:00.002+02:002023-07-30T10:03:35.470+02:00Mirella ou comment s'affranchir efficacement d'une pandémie.<p> <span class="fontstyle01"><span face=""Calibri","sans-serif"" style="mso-ascii-theme-font: minor-latin; mso-bidi-theme-font: minor-latin; mso-hansi-theme-font: minor-latin;">L’Estrange Malaventure de Mirella</span></span><span class="fontstyle21"><span face=""Calibri","sans-serif"" style="mso-ansi-font-size: 11.0pt; mso-ascii-theme-font: minor-latin; mso-bidi-font-size: 11.0pt; mso-bidi-theme-font: minor-latin; mso-hansi-theme-font: minor-latin;"> a déjà
séduit de nombreux adolescents et obtenu toute une série de prix amplement
mérités. Truculent par l’invention verbale dont il fait preuve, le roman de
Flore Vesco parle des tourments actuels: quelle place donner aux femmes dans
une société d’origine patriarcale qui peine à se remettre en question? Comment
combattre les épidémies et, plus généralement, les maux dont elles sont un
symptôme? Ce roman à l’écriture soignée convient à des classes de quatrième
(objet d’étude: « La ville, lieu de tous les possibles?») ou de troisième
(objet d’étude: « Dénoncer les travers de la société »). La séquence montre que
la réécriture d’une légende ancienne délivre un message fort et parfaitement</span></span><span class="fontstyle01"><span face=""Calibri","sans-serif"" style="mso-ascii-theme-font: minor-latin; mso-bidi-theme-font: minor-latin; mso-hansi-theme-font: minor-latin;"> </span></span>actuel sur
la nécessité de combattre les préjugés. L’idée étant de s’affranchir du mal et
de conquérir une liberté qui fait fi des pratiques ritualisées et admises par
la société. Dans le cadre de l’étude de la langue, il est possible d’introduire
l’observation des discours directs et indirects en quatrième, indirects libres
en troisième.</p><p>Séquence niveaux 4e et 3e.</p><p>Séance 1 : Une réécriture</p><p>Séance 2 : La ville de Hamelin</p><p>Séance 3 : Le personnage de Mirella, d'après les trois premiers chapitres</p><p>Séance 4 : La lutte contre la peste</p><p>Séance 5 : Les discours rapportés</p><p>Séance 6 : Un roman fantastique et initiatique</p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEguCBc9PJESGTVnsRe_RJLYWKpPT6urb0IAwUQyFEV95lc2Fc3EnQn4To3OInslBfu1YPvuL-6P9jkQJospBBWTu5g-O79DOn7y6MvZRSOdn7vu3POfkZ0Lsp2RR3J_yeQhjxo4xLi3Sqwq5YhIZXHq5fM1XGaw86-s7WWbivaPLyLQ-G__LhkY8v2Hsign/s765/Qui%20a%20peur.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="765" data-original-width="595" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEguCBc9PJESGTVnsRe_RJLYWKpPT6urb0IAwUQyFEV95lc2Fc3EnQn4To3OInslBfu1YPvuL-6P9jkQJospBBWTu5g-O79DOn7y6MvZRSOdn7vu3POfkZ0Lsp2RR3J_yeQhjxo4xLi3Sqwq5YhIZXHq5fM1XGaw86-s7WWbivaPLyLQ-G__LhkY8v2Hsign/s320/Qui%20a%20peur.jpg" width="249" /></a></div><br /><p></p>Stéphane Labbehttp://www.blogger.com/profile/13758926158740248406noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1002010814536787758.post-50479618710966111962021-08-02T12:40:00.006+02:002021-08-02T23:39:03.455+02:00No coward soul is mine ...<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://1.bp.blogspot.com/-zQvc3M-0JSE/YQfLhQ1rQZI/AAAAAAAAL3E/1WhHBGC428ILjHkTYIkTZRzcWRhrrkhcQCLcBGAsYHQ/s517/Emily%2BB.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="517" data-original-width="359" height="400" src="https://1.bp.blogspot.com/-zQvc3M-0JSE/YQfLhQ1rQZI/AAAAAAAAL3E/1WhHBGC428ILjHkTYIkTZRzcWRhrrkhcQCLcBGAsYHQ/w278-h400/Emily%2BB.jpg" width="278" /></a></div><br />No coward soul is mine <div>No trembler in the world's storm-troubled sphere </div><div>I see Heaven's glories shine </div><div>And Faith shines equal arming me from Fear </div><div><br /></div><div>O God within my breast </div><div>Almighty ever-present Deity </div><div>Life, that in me hast rest, </div><div>As I Undying Life, have power in Thee </div><div><br /></div><div>Vain are the thousand creeds </div><div>That move men's hearts, unutterably vain, </div><div>Worthless as withered weeds </div><div>Or idlest froth amid the boundless main </div><div><br /></div><div>To waken doubt in one </div><div>Holding so fast by thy infinity, </div><div>So surely anchored on </div><div>The steadfast rock of Immortality. </div><div><br /></div><div>With wide-embracing love </div><div>Thy spirit animates eternal years </div><div>Pervades and broods above, </div><div>Changes, sustains, dissolves, creates and rears </div><div><br /></div><div>Though earth and moon were gone </div><div>And suns and universes ceased to be </div><div>And Thou wert left alone </div><div>Every Existence would exist in thee </div><div><br /></div><div>There is not room for Death </div><div>Nor atom that his might could render void </div><div>Since thou art Being and Breath </div><div>And what thou art may never be destroyed. </div><div><br /></div><div><b> Emily Brontë, <i>The EJB manuscript</i>, (1846, pour le poème cité).</b></div><div><br /></div><div>Nulle lâcheté en mon âme </div><div>Qui ne saurait trembler en ce monde tourmenté d’orages. </div><div>Je vois briller les splendeurs du Ciel</div><div>Comme brille la Foi qui me fortifie contre la Peur. </div><div><br /></div><div>O Dieu en mon sein </div><div>Omniprésente, toute-puissante Déité </div><div>Vie qui en moi repose </div><div>Comme je trouve, invincible Vie, force en Toi. </div><div><br /></div><div>Vaines sont les mille croyances </div><div>Qui agitent le cœur des hommes, indiciblement vaines, </div><div>Sans plus de valeur que l’herbe morte </div><div>Ou que l’écume légère sur l’océan sans fin </div><div><br /></div><div>Pour immiscer le doute en une âme </div><div>Si bien arrimée à ton Infinité </div><div>Si sûrement ancrée </div><div>Au roc inaltérable de l’Immortalité </div><div><br /></div><div>De cet amour qui tout étreint </div><div>Ton Esprit anime les années éternelles</div><div>Là-haut, Il se propage et protège, </div><div>Il change, soutient, défait, crée et fait croître </div><div><br /></div><div>Si Terre et lune avaient disparu </div><div>Si les soleils et l’univers cessaient d’exister </div><div>S’il ne restait que toi seul </div><div>Toute existence serait en toi.</div><div><br /></div><div>Il n’est nulle place pour la Mort </div><div>Nul atome que sa force ne puisse d’anéantir </div><div>Puisque tu es l’Etre et le Souffle </div><div>Et que ce que tu es ne peut être détruit </div><div><br /></div><div><br /></div>Stéphane Labbehttp://www.blogger.com/profile/13758926158740248406noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1002010814536787758.post-4772193798410908432021-02-02T22:01:00.006+01:002023-07-28T22:52:40.441+02:00Interview au sujet d'Orwell, réalisée pour la NRP<p><b></b></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><b><a href="https://1.bp.blogspot.com/-BFhDOPx4Di8/YBm87v-QvpI/AAAAAAAAIpA/I8jv_QZPLDwfeSkXFbTv1W-e8JfjVIwuQCLcBGAsYHQ/s1993/animal%2Bfarm.jpg" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" data-original-height="1993" data-original-width="1400" height="320" src="https://1.bp.blogspot.com/-BFhDOPx4Di8/YBm87v-QvpI/AAAAAAAAIpA/I8jv_QZPLDwfeSkXFbTv1W-e8JfjVIwuQCLcBGAsYHQ/s320/animal%2Bfarm.jpg" /></a></b></div><b>Penguin place l’œuvre
l’Orwell aujourd’hui tout en haut de la liste de ses bestsellers. Cela vous
surprend-il ?</b><p></p>
<p class="MsoNormal">Est-ce qu’on peut vraiment être surpris d’un tel résultat ?
Nous vivons une époque extrêmement anxiogène, où les gens qui lisent cherchent
des réponses à leurs questions. Avant l’épidémie de la covid il y a eu celle du
populisme. Le brexit qui a eu raison de l’union européenne, Erdogan, Bolosnaro,
Trump… Qui aurait cru qu’on verrait un jour un président américain inciter ses
supporters à s’en prendre au capitole ? </p>
<p class="MsoNormal">L’épidémie qu’on vit actuellement à conduit les gouvernements
à prendre des mesures autoritaires qui posent aussi question sur la politique. Qui
sont les penseurs accessibles qui ont réfléchi à ces questions ?
Montesquieu, Rousseau, qui sont un peu lointains, Marx dont on se méfie
aujourd’hui. Restent des gens comme Camus ou Orwell qui bénéficient du statut
de classiques, restent abordables et ont eu le mérite de ne pas céder aux
sirènes de l’idéologie. </p>
<p class="MsoNormal">Orwell plus que Camus encore parce que la politique est
l’affaire de sa vie, la matière de son écriture. Je cite dans la préface <i style="mso-bidi-font-style: normal;">Pourquoi j’écris</i>, un essai qui montre à
quel point Orwell est lucide dans sa pratique de l’écriture : « C’est
toujours là où je n’avais pas de visée politique que j’ai écrit des livres sans
vie. »</p>
<p class="MsoNormal">Oui Orwell rentre en collision avec les problématiques de
notre temps d’autant que depuis la généralisation d’internet, le monde de <i style="mso-bidi-font-style: normal;">1984</i> est devenu possible. La Chine de XI
jinping n’en semble pas si éloignée que ça. Orwell avec ses analyses
politiques, avec ses romans nous donne les clés pour comprendre ce monde.</p>
<p class="MsoNormal"><b style="mso-bidi-font-weight: normal;">Quelle lecture de <i style="mso-bidi-font-style: normal;">La Ferme des animaux</i> peuvent faire des
jeunes d’aujourd’hui pour lesquels la référence au système soviétique est nettement
moins présente ? Peut-on justement (faut-il ?) déconnecter le texte
de son contexte ? <o:p></o:p></b></p>
<p class="MsoNormal">La première réaction des élèves à qui l’on met la <i style="mso-bidi-font-style: normal;">Ferme des animaux</i> entre les mains est
une réaction de rejet. Oh un livre de bébé… Le professeur qui veut faire lire
la <i style="mso-bidi-font-style: normal;">Ferme des animaux</i> est tout de
suite obligé de se justifier. Je suis assez reconnaissant aux éditions du Livre
de Poche Jeunese car ils ont trouvé une couverture attractive qui va nous
faciliter la tâche. Le regard de Napoléon qui embrase le monde est inquiétant à
souhait et montre tout de suite qu’on n’a pas affaire à une simple histoire
d’animaux.</p>
<p class="MsoNormal">Faut-il contextualiser ? Il y a deux écoles à ce sujet
et personnellement je n’ai pas de religion sur la question. J’ai fait mes
études à l’époque où le structuralisme dominait dans les universités, époque où
l’on ne se préoccupait peu du contexte où l’on pensait pouvoir démontrer la
littérarité d’une œuvre en observant les structures récurrentes, l’architecture
savante de l’œuvre. La vulgarisation du structuralisme, les schémas narratifs
qu’on n’interprète pas, les schémas actantiels sont un peu dévalorisés. Il
n’empêche que, pratiquée avec intelligence, c’est une méthode qui montre
quelque chose. </p>
<p class="MsoNormal">Le schéma narratif selon lequel les cochons dupent les autres
animaux est à peu près le même tout au long du livre, simplement les cochons
deviennent de plus en plus gros, de plus en plus forts et leurs mensonges se
font de plus en plus gros. On peut passer par ce type d’analyse et arriver je
pense à dégager la substance de l’œuvre qui vise finalement à dénoncer le
mensonge en politique.</p>
<p class="MsoNormal">Maintenant rapporter le texte à son contexte est évidemment
utile, on prend toujours plaisir à faire trouver les parallèles qui existent
entre Napoléon et Staline, Boxeur et Stakhanov, Major et Marx, Boule de Neige
et Trotsky. C’est utile, je pense qu’il faut ramener cette lecture à
l’expérience qu’Orwell a eu de la guerre d’Espagne au désenchantement qui
l’accompagne. Simon Leys dans un essai paradoxal qu’il intitulera <i style="mso-bidi-font-style: normal;">Orwell ou l’horreur de la politique</i>
montre comment Orwell, (je crois que je le raconte aussi dans la préface) a
pris conscience de la duplicité des staliniens. Alors que les républicains se
replient en Catalogne, les staliniens en profitent pour éliminer les
trotskistes, et cette tromperie qui fait l’objet d’un des plus beau livre
d’Orwell, <i style="mso-bidi-font-style: normal;">Hommage à la Catalogne</i>,
explique aussi que l’écrivain ait eu besoin de solder ses comptes avec Staline.</p>
<p class="MsoNormal">Mais au-delà de Staline, <i style="mso-bidi-font-style: normal;">Animal
Farm</i> est un livre qui dénonce toutes les formes de mensonges politiques</p>
<p class="MsoNormal"><b style="mso-bidi-font-weight: normal;"><i style="mso-bidi-font-style: normal;"><span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Comment êtes-vous venu à la
traduction ?<o:p></o:p></i></b></p>
<p class="MsoNormal">Je ne suis pas traducteur, je suis avant tout professeur de français,
j’enseigne à temps plein entre collège et lycée. Mais dans le titre un peu
pompeux qu’on nous donne aujourd’hui - il semble plus prestigieux d’être
professeur de lettre que professeur de français – bref, dans professeur de
lettres, le mot lettres est au pluriel. Qu’est-ce que ça veut dire ? Ca
peut renvoyer à la tradition des lettres classiques mais je crois plus
volontiers que lorsqu’on est professeur de lettres modernes on est professeur
de littératures au pluriel. On est amené à montrer que la littérature française
n’est pas une littérature qui s’est épanouie seule dans son coin. L’Italie au
XVIe, l’Allemagne fin XVIIIe, l’Angleterre avec les influences de Shakespeare et
de Walter Scott sur le romantisme ont joué un rôle fondamental dans la
construction de l’édifice. </p>
<p class="MsoNormal">J’ai envie de dire que c’est l’amour de la littérature qui
m’a conduit à la traduction. J’avais réalisé plusieurs classiques pour l’école
des loisirs, les <i style="mso-bidi-font-style: normal;">Fables</i> de Florian,
les <i style="mso-bidi-font-style: normal;">Contes</i> d’Hoffmann et j’ai eu
envie de faire une édition du <i style="mso-bidi-font-style: normal;">Peter Pan</i>
de James barrie, un livre formidable, plein de fantaisie, d’invention. Un livre
sombre aussi, trop mésestimée. Bref !<span style="mso-spacerun: yes;">
</span>L’école des loisirs n’avait les droits d’aucune traduction, j’ai relu le
livre en anglais et je me suis lancé. </p>
<p class="MsoNormal"><b style="mso-bidi-font-weight: normal;">Que vous apporte, à
titre personnel, la pratique de la traduction ? Quelle peut-être la
richesse pédagogique de cet exercice pour des élèves qui le pratiqueraient
régulièrement ?<o:p></o:p></b></p>
<p class="MsoNormal">A titre personnel, je prends la traduction comme un défi. Je
connais des traducteurs qui travaillent pour l’industrie et traduisent des
notices, j’en ai connu d’autres qui travaillaient à la traduction de roman
sentimentaux. Ils font tous un travail utile mais en ce qui me concerne et
comme ce n’est pas mon travail je peux et je n’ai d’ailleurs l’envie de
traduire que des textes littéraire, or évidemment traduire un texte littéraire
est un défi. Un défi qu’il faut aborder humblement car traduire un génie dans
toutes les dimensions qu’il a su imprimer à son œuvre est impossible. </p><p class="MsoNormal"> Traduttore, traditore, c’est bien
connu. Et c’est juste. Je m’y suis essayé avec la poésie d’Emily Brontë, mais
elle y perd évidemment une grande partie de sa saveur, les jeux de sonorités notamment
si essentiels à la poésie. La traduction curieusement me replonge au cœur de
mon métier de professeur de lettres, et traduire un texte littéraire c’est
chercher à restituer cette littérarité du texte. Ce surcroît de plaisir
esthétique dont parle Freud qui nous amène à goûter particulièrement les œuvres
littéraires. Quant à la richesse de l’exercice pour des élèves amenés à le pratiquer;
je ne saurais trop vous répondre, n’étant pas professeur d’anglais. </p><p class="MsoNormal">C’est un
exercice évidemment éminemment formateur en ce qu’il oblige à comprendre la
langue mais aussi l’intentionnalité d’un discours et à le passer dans sa
langue. L’exercice a aussi évidemment le mérite de conduire celui qui le
pratique à s’interroger sur les ressources que lui offre sa propre langue, la
grammaire, les sonorités.</p><p class="MsoNormal"><b style="mso-bidi-font-weight: normal;">Les élèves de 1<sup>re</sup>
et Tle qui suivent la spé Anglais ont de l’ « initiation à la
traduction ». Quelles vous semblent les principales difficultés de la
traduction de l’anglais au français ? Pourriez-vous donner quelques exemples
de ce qui « résiste » à la traduction ?</b></p>
<p class="MsoNormal">Anglais / français ? Le français est la langue de
Descartes, c’est une langue qui s’organise au XVIIe siècle et qui se veut
rationnelle, l’anglais est la langue de Shakespeare qui peut-être s’attache
moins à décrire la réalité comme quelque chose de fixe. C’est aussi une langue
accentuée qui convient particulièrement à la poésie, à l’expression du
sentiment et des impressions. Le verbe anglais supporte tout un tas de
postpositions qui vont permettre d’en nuancer le sens. J’ai envie de dire que
les principaux écueils sont là : comment rendre cette rythmique de la
langue et ces nuances ? </p>
<p class="MsoNormal">Je pense à la première phrase du roman, par exemple qui évoque
M. Jones rentrant chez lui complètement saoul. La rythmique da la phrase est
incohérente et retranscrit bien l’ivresse de M. Jones, il est difficile de
faire la même chose en français, je me suis amusé à jouer avec les sons pour
obtenir une allitération en p qui donne un peu le même effet.</p>
<p class="MsoNormal">J’ai dû faire quelque chose <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>d’assez semblables avec le moment ou Napoléon
fait intervenir ses chiens : il se produit un barouf épouvantable qui
tétanise toute le monde, là aussi j’ai compensé le manque d’accentuation du
français par des allitérations en k et en r pour montrer la férocité des
chiens.</p>
<p class="MsoNormal">Mais fondamentalement, je crois avec Bachelard que la
traduction est un exercice essentiel qui nous ouvre des portes sur les autres
cultures, et que l’essentiel est dans la restitution de l’imaginaire !</p>
<p class="MsoNormal"><b style="mso-bidi-font-weight: normal;">Sans se référer
nécessairement aux programmes, quelle place aimez-vous donner aux littératures
étrangères, et en particulière à la littérature anglaise dans les cours de
français ?<o:p></o:p></b></p>
<p class="MsoNormal"><span style="mso-fareast-language: FR; mso-font-kerning: 18.0pt;">En 2017 j’ai écrit un plaidoyer pour une ouverture sur la littérature
européenne, « Pour des programmes ouverts sur la littérature européenne »
(dans <i style="mso-bidi-font-style: normal;">L’école des lettres</i>), j’y
expliquai que nous sommes terriblement centrés, au lycée, <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>sur la culture française, c’est sans doute dû
à notre sempiternel exercice de l’explication de texte, qui exige une analyse
du lien fond forme pour aller vite. La spécialité littérature philo a
partiellement comblé mes vœux. J’ai la chance de l’enseigner actuellement. </span>Nous
avons travaillé sur les nouvelles de Poe pour aborder la question des limites
du moi et la critique psychanalytique. Actuellement nous commençons l’étude des
Robots, et il n’est pas rare que je donne les textes en anglais et en français.
</p>
<p class="MsoNormal">J’ai coutume de dire à mes élèves que la littérature est une
langue universelle je ne voyais d’ailleurs aucun inconvénient, à l’époque où
les professeurs de français de 1<sup>ère</sup> pouvaient choisir leurs œuvres à
faire étudier à mes élèves des pièces de Shakespeare ou à introduire dans un
groupement de textes un extrait de Goethe, de Byron ou de Mary Shelley. </p>
<p class="MsoNormal">Au collège, je trouve que la traduction rend justement plus
facile la prise en main des classique, Shakespeare marche mieux que Corneille
en 4<sup>e<o:p></o:p></sup></p>
<p class="MsoNormal"><b style="mso-bidi-font-weight: normal;">Avez-vous déjà essayé
de travailler avec des professeurs de langue ? </b><sup><o:p></o:p></sup></p>
<p class="MsoNormal">Oui, la littérature nous conduit sur des terrains communs en
terminale, je le disais tout à l’heure. </p>
<p class="MsoNormal">Et <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>en collège, j’ai
déjà emmené mes élèves sur les traces de Daphné du Maurier ou d’Agatha Christie
en Cornouailles, de Shakespeare dans les Costwolds. Il est plus facile en
collège de monter des projets interdisciplinaires qu’en lycée. J’aime bien
emmener les élèves sur les lieux qui ont inspiré leurs auteurs. Si on se
promène sur les collines de Haworth ou a vécu Emily Brontë on comprend l’âpreté
de <i style="mso-bidi-font-style: normal;">Wuthering Heights</i>.</p>
<p class="MsoNormal"><b style="mso-bidi-font-weight: normal;">Si vous deviez
conseiller des œuvres de littérature anglaise à des collégiens et des lycéens,
que leur conseilleriez-vous ? <a name="_GoBack"></a><o:p></o:p></b></p>
<p class="MsoNormal">Les grands romans d’aventure sont ango-saxons : on
pense à Stevenson bien sûr, mais aussi<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>à
Jack London, à Kipling, ou à Falkner qui peuvent fournir des œuvres
particulièrement intéressantes pour des élèves de 5<sup>e</sup>. Les romans du
XIxe peuvent s’avérer passionnants j’ai une affection particulière pour les
sœurs Brontë auxquelles j’ai consacré un essai biographique. Je trouve que <i style="mso-bidi-font-style: normal;">Jane Eyre</i> ou <i style="mso-bidi-font-style: normal;">Agnes Grey</i> sont des œuvres magnifiques <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>pour montrer l’émergence de valeurs féministes
au XIXe. </p>
<p class="MsoNormal">Jack London et Le <i style="mso-bidi-font-style: normal;">Peuple
de l’Abîme</i> peuvent donner une magnifique leçon de journalisme engagé à des
4<sup>e</sup>.</p>
<p class="MsoNormal">Stevenson, Wilde, ou Dickens sont excellents pour aborder le
fantastique. </p>
<p class="MsoNormal">Au lycée Jane Austen rencontre souvent un franc succès chez
les jeunes filles. Les romanciers américains, Steinbeck, Hammett, Hemingway,
Eskirne Caldwell, Carson Mc Cullers sont parfaits pour aborder le réalisme. La
science fiction intéresse souvent les jeunes et les contre utopie d’Huxley,
d’Orwell <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>d’Ira Levin sont de grands
textes littéraires. <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Il y a une multitude
de choix…</p>Stéphane Labbehttp://www.blogger.com/profile/13758926158740248406noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1002010814536787758.post-18099666555467564182020-10-08T21:48:00.011+02:002023-07-28T23:15:36.907+02:00The open windowAn elderly writer had formed the habit of writing the words THE END on a piece of paper before he began his stories, after which he would gather a stack of pages, typically thin in winter when the daylight was brief, and comparatively dense in summer when his thought became again loose and associative, expansive like the thought of a young man. Regardless of their number, he would place these blank pages over the last, thus obscuring it. Only then would the story come to him, chaste and refined in winter, more free in summer. By these means he had become an acknowledged master. <div><br /><div>He worked by preference in a room without clocks, trusting the light to tell him when the day was finished. In summer, he liked the window open. How then, in summer, did the winter wind enter the room? You are right, he cried out to the wind, this is what I have lacked, this decisiveness and abruptness, this surprise—O, if I could do this I would be a god! And he lay on the cold floor of the watching the wind stirring the pages, mixing the written and unwritten, the end among them. </div><div><br /></div><div> Louise Glück. <i>Faithful and Virtuous Night, </i>Farrar, Straus & Giroux<i>, </i>2014.</div><div><br /></div><div><i>Un écrivain âgé avait pris l'habitude d'écrire le mot FIN sur un morceau de papier avant de commencer ses histoires, après quoi il entassait un paquet de feuilles, généralement mince en hiver lorsque les jours étaient courts, et comparativement épais en été lorsque sa pensée redevenait mobile, inventive et vaste comme la pensée d'un jeune homme. Quel que soit leur nombre, il posait ces pages blanches sur la dernière, de manière à la dissimuler. Ce n'est qu'alors que l'histoire lui viendrait, pure et raffinée l’hiver, plus déliée en été. Grâce à ce procédé, il était devenu un maître reconnu. </i></div><div><i><br /></i></div><div><i>Il travaillait de préférence dans une pièce sans horloge, comptant sur la lumière pour l’avertir lorsque la journée était finie. L’été, il aimait la fenêtre ouverte. Comment dès lors, en plein été, un vent d'hiver est-il entré dans la pièce ? Tu as raison, lança-t-il au vent, c'est ce qui m'a manqué, cette décision et cette brusquerie, cette stupeur - Oh, si j’arrivais à faire ça, je serais un dieu ! Et il reste étendu sur le sol froid de son bureau, à regarder le vent qui remue les pages, et mêlant aux pages écrites, les pages banches, et parmi elles, celle qui porte le mot fin.
</i></div></div><div><br /></div><div>trad. S. Labbe</div><div><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgW0PAEiwE4VB8-vGdSP_kXz32Jr2UX_r6JvTRBK8P3trtv9h_LkL7Br-iuCXaXorFzbJFln0KnmTLvpGNRDAsTk5Kif4S23DpG_e0JP40cRxm9UsstzKA7RUdigZjU-OqLudMNqn5igMEhEfy7WuVXM5Th3xeoc-MUNlikGbfyKDC3Tu6s-irMV8gwO9g_/s400/p_gluck_faithfulandvirtoousnight.webp" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="400" data-original-width="277" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgW0PAEiwE4VB8-vGdSP_kXz32Jr2UX_r6JvTRBK8P3trtv9h_LkL7Br-iuCXaXorFzbJFln0KnmTLvpGNRDAsTk5Kif4S23DpG_e0JP40cRxm9UsstzKA7RUdigZjU-OqLudMNqn5igMEhEfy7WuVXM5Th3xeoc-MUNlikGbfyKDC3Tu6s-irMV8gwO9g_/w278-h400/p_gluck_faithfulandvirtoousnight.webp" width="278" /></a></div><br /><div><br /></div>Stéphane Labbehttp://www.blogger.com/profile/13758926158740248406noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1002010814536787758.post-8344637679313263392020-10-08T21:42:00.003+02:002023-07-30T10:05:39.275+02:00"Retrouver le petit frère" de Gisèle Bienne<div class="MsoNormal"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgZi2o_AcOozU_mmz_5EHE9Qu9aDlGwZ6p-6nRf27jlLt-1j9cOSUWfofadr7rUHZZo0wrCtkZhTHe3hDzWthexKpqxVidxmM_d0rIPXhpOspwMQqNEPBcO_nq6PG8M6PvKFKHJJSf8knTLE2LkQJhbgtu9NypoOrJQa-gGz7TyygdbTYbJg3mzF1aEpMTM/s593/retrouver.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="593" data-original-width="400" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgZi2o_AcOozU_mmz_5EHE9Qu9aDlGwZ6p-6nRf27jlLt-1j9cOSUWfofadr7rUHZZo0wrCtkZhTHe3hDzWthexKpqxVidxmM_d0rIPXhpOspwMQqNEPBcO_nq6PG8M6PvKFKHJJSf8knTLE2LkQJhbgtu9NypoOrJQa-gGz7TyygdbTYbJg3mzF1aEpMTM/s320/retrouver.jpg" width="216" /></a></div><br />Il n’est pas toujours
évident de dessiner la frontière entre littérature pour la jeunesse et
littérature tout court. <i style="mso-bidi-font-style: normal;">Retrouver le
petit frère</i>, le dernier roman de Gisèle Bienne, paru dans la collection « Medium »
de l’école des loisirs fait partie de ces textes qu’on ne s’étonnerait pas de
retrouver dans une collection pour adulte, preuve s’il en est, que la jeunesse
a mûri ou que les adultes s’accrochent à leurs jeunesses.</div>
<div class="MsoNormal">
<span style="mso-ansi-language: FR;">Si la narratrice est une
adolescente, ce qui correspond aux critères habituellement électifs du roman
pour la jeunesse, le thème du récit est particulièrement éprouvant puisqu’il
s’agit, comme le laisse justement supposer le titre, de la disparition d’un
enfant et de ses répercussions sur la famille qui doit subir cette épreuve.
Jolie trouvaille d’ailleurs que ce titre sous forme d’infinitif qu’on peut lire
comme une injonction, une nécessité pour tous, ou comme le programme destiné à
diriger une existence.<o:p></o:p></span></div>
<h2>
<span style="mso-ansi-language: FR;">Un enlèvement et ses répercutions<o:p></o:p></span></h2>
<div class="MsoNormal">
<span style="mso-ansi-language: FR;">Alors que Sophie et Emma
promenaient leur petit frère en poussette, elles ont commis l’imprudence de le
laisser seul quelques minutes pour aller observer les canards près d’un étang.
À leur retour, Odilon a disparu. Malgré les recherches de la police, l’aide des
voisins, au cours d’une « grande nuit folle », après des jours de
recherche infructueuses, il faut bien se rendre à l’évidence : le petit frère
a très probablement été enlevé !<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="mso-ansi-language: FR;">Les événements de cette
terrible soirée, Emma ne va cesser de les revivre, sous l’injonction de
gendarmes un peu maladroit d’abord et puis, mue ensuite par le devoir de ne pas
oublier : oui, elles ont été doublées par une voiture décapotable, oui la
voiture est repassée dans l’autre sens, non, elles n’ont pas relevé les numéros
sur la plaque d’immatriculation.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="mso-ansi-language: FR;">Comment vivre désormais
avec la culpabilité qui ne peut manquer de les étreindre ? Comment une
famille unie peut-elle continuer à vivre avec ce manque indicible et ces questions ?
Les parents d’Emma et Sophie sont des gens équilibrés, il n’y aura pas de
reproches, pas de question mais le silence. Un silence oppressant qui ne se
veut ni accusateur, ni ostracisant, c’est le silence de la douleur. Une douleur
si grande qu’elle ne peut qu’être muette.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="mso-ansi-language: FR;">Sophie ne mange plus que
du sucre, Emma succombe à d’irrépressibles assauts de sommeil qui la surprennent
partout, en tout lieu. La famille craque, les deux sœurs s’accusent
mutuellement, Emma fugue brièvement et revient. Quand ce ne sont pas les
gendarmes qui semblent la soupçonner, elle est accusée par sa « meilleure »
amie qui la harcèle pour lui dérober ce qu’elle croit être un secret.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="mso-ansi-language: FR;">Comment ne pas succomber
au sommeil ?<o:p></o:p></span></div>
<h2>
<span style="mso-ansi-language: FR;">Résolution et synchronicité<o:p></o:p></span></h2>
<div class="MsoNormal">
<span style="mso-ansi-language: FR;">Un médecin à l’humour
décapant, une sorte de bouffon ou fou du roi Shakespearien va lui redonner
espoir :<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="mso-ansi-language: FR;">« <i style="mso-bidi-font-style: normal;">Sans réfléchir une seconde, je lui demande
où se trouve Odilon.<o:p></o:p></i></span></div>
<div class="MsoNormal">
<i style="mso-bidi-font-style: normal;"><span style="mso-ansi-language: FR;">- Dans le soleil, il me répond, pas du tout étonné
par la question. […]<o:p></o:p></span></i></div>
<div class="MsoNormal">
<i style="mso-bidi-font-style: normal;"><span style="mso-ansi-language: FR;">- Il va bien ?<o:p></o:p></span></i></div>
<div class="MsoNormal">
<i style="mso-bidi-font-style: normal;"><span style="mso-ansi-language: FR;">- Il va assez bien mais il irait mieux, si toi, tu
allais bien</span></i><span style="mso-ansi-language: FR;">… »<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="mso-ansi-language: FR;">Cette consultation fait
germer un espoir qui ne quittera plus l’adolescente. <o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="mso-ansi-language: FR;">Les mois vont passer, les
années. Emma supporte les vacances chez ces grands-parents, le regard toujours
soupçonneux de son amie. Mais une résolution s’est ancrée en elle : ce
petit frère, elle ne l’oubliera pas – elle continue de lui écrire, lui donne
rendez-vous au grenier ‑<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>mais surtout,
elle le retrouvera.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="mso-ansi-language: FR;">La où les recherches
rationnelles, méthodiques, la logique ont échoué, le goût pour la littérature,
l’intuition, les conseils d’un médecin décalé mais porteur d’espoir peuvent-ils
réussir ?<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="mso-ansi-language: FR;">C’est tout naturellement
qu’Emma, la <i style="mso-bidi-font-style: normal;">Recherche du temps perdu</i>
et son bac L en poche va effectuer son premier job d’été à Menton, dans le sud.
Grâce à son intuition, grâce à sa volonté de ne rien céder, grâce à Andersen,
un miracle se produira.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="mso-ansi-language: FR;">Le roman de Gisèle Bienne
est un roman fort dont l’écriture simple recèle des trésors d’émotions. C’est
aussi un roman optimiste, s’il fallait expliquer un dénouement qu’on peut
trouver étrangement heureux, qui, aux yeux de certains, fera peut-être un peu
trop appel au hasard, nous répondrons que Gisèle Bienne offre là une magnifique
illustration du concept de synchronicité, élaboré par Jung après sa rupture
avec Freud.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="mso-ansi-language: FR;">Si Emma parvient à
atteindre son but, c’est parce qu’elle a su faire confiance à la vie, accepter
sa part d’ombre, accepter aussi cette part d’irrationnel qui vient parfois
griffer l’existence pour nous donner l’impression de sortir d’un mauvais rêve
ou nous redonner l’espoir et qui autorise à prendre un nouveau départ. Emma a
su déchiffrer ses messages que la vie adresse parfois à l’inconscient, et
Gisèle Bienne donne à son roman une épaisseur qu’on souhaiterait trouver dans
tous les romans de littérature dite pour la jeunesse.<o:p></o:p></span></div>
<br />Stéphane Labbehttp://www.blogger.com/profile/13758926158740248406noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1002010814536787758.post-33102309976593409872019-12-29T18:28:00.000+01:002019-12-31T19:34:13.355+01:00Vanitas vanitatum, omnia vanitas d'Anne Brontë<table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: left; margin-right: 1em; text-align: left;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://1.bp.blogspot.com/-XcEn0BYbrBo/XguThoiCnKI/AAAAAAAAGF4/UdzVeVCUyKsGrEiYlErFdD43fD8fRMtrACLcBGAsYHQ/s1600/Anne.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; margin-bottom: 1em; margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="455" data-original-width="298" height="320" src="https://1.bp.blogspot.com/-XcEn0BYbrBo/XguThoiCnKI/AAAAAAAAGF4/UdzVeVCUyKsGrEiYlErFdD43fD8fRMtrACLcBGAsYHQ/s320/Anne.jpg" width="207" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Anne crayonnée par Charlotte</td></tr>
</tbody></table>
<div style="text-align: justify;">
<em>L'année qui vient permettra de célébrer le bicentenaire de la naissance d'Anne Brontë. </em><em>Anne (1820-1849) est la moins connue des soeurs Brontë, sans doute ses romans n'ont-ils pas l'aura romantique et scandaleuse de</em> Jane Eyre <em>ou</em> Wuthering heigths<em>.</em> La Locataire de Wildfell hall <em>et sa revendication féministe méritent le détour et ses poèmes valent aisément ceux de Charlotte. Sur le portrait peint par Branwell, on ne peut qu'être frappé par la ressemblance qu'il y a entre Anne et Emily, longtemps la vie les a d'ailleurs rapprochées, elles ont élaboré ensemble, le cycle de Gondal, aujourd'hui perdu quand Charlotte travaillait avec Branwell à celui d'Angria.</em></div>
<div>
<div>
<em></em></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<br />
<div>
<em><br /></em>
<em>In all we do, and hear, and see,<br />Is restless Toil and Vanity.<br />While yet the rolling earth abides,<br />Men come and go like ocean tides;<br /><br />And ere one generation dies,<br />Another in its place shall rise;<br />THAT, sinking soon into the grave,<br />Others succeed, like wave on wave;<br /><br />And as they rise, they pass away.<br />The sun arises every day,<br />And hastening onward to the West,<br />He nightly sinks, but not to rest:<br /><br />Returning to the eastern skies,<br />Again to light us, he must rise.<br />And still the restless wind comes forth,<br />Now blowing keenly from the North;<br /><br />Now from the South, the East, the West,<br />For ever changing, ne'er at rest.<br />The fountains, gushing from the hills,<br />Supply the ever-running rills;<br /><br />The thirsty rivers drink their store,<br />And bear it rolling to the shore,<br />But still the ocean craves for more.<br />'Tis endless labour everywhere!<br />Sound cannot satisfy the ear,<br /><br />Light cannot fill the craving eye,<br />Nor riches half our wants supply,<br />Pleasure but doubles future pain,<br />And joy brings sorrow in her train;<br /><br />Laughter is mad, and reckless mirth--<br />What does she in this weary earth?<br />Should Wealth, or Fame, our Life employ,<br />Death comes, our labour to destroy;<br /><br />To snatch the untasted cup away,<br />For which we toiled so many a day.<br />What, then, remains for wretched man?<br />To use life's comforts while he can,<br /><br />Enjoy the blessings Heaven bestows,<br />Assist his friends, forgive his foes;<br />Trust God, and keep His statutes still,<br />Upright and firm, through good and ill;<br /><br />Thankful for all that God has given,<br />Fixing his firmest hopes on Heaven;<br />Knowing that earthly joys decay,<br />But hoping through the darkest day.</em><br />
<em><br /></em>
<span style="font-size: 78%;">Ann Brontë, <em>Complete Poems of Anne Brontë</em>, Reprint Service Corp, 1924.</span><br />
<br />
En tout ce que l’on fait, entend ou voit,<br />
Ne résident que peine sans trêve et vanité ;<br />
Alors que la Terre en mouvement demeure,<br />
Les hommes vont et viennent comme les marées ;<br />
<br />
Avant que ne meure une génération,<br />
Une autre la remplace, qui s’élève.<br />
Et la précipite bientôt dans la tombe,<br />
D'autres lui succèdent, comme la vague écrase la vague ;<br />
<br />
A peine se sont-elles dressées qu’elles retombent à jamais.<br />
Chaque jour voit le soleil se lever,<br />
Se hâter dans sa course vers l'Ouest,<br />
Il sombre dans la nuit, non pour se reposer,<br />
<br />
Mais pour arpenter les chemins des ciels d’Orient,<br />
Il lui faut alors encore se lever pour nous éclairer.<br />
Viennent alors les vents tourmentés et ardents<br />
Qui, à présent soufflent, du nord,<br />
<br />
Mais tantôt du sud, de l’est ou de l’ouest ;<br />
Pour toujours irrésolus, à jamais agités.<br />
Les sources, jaillissant des collines,<br />
Assurent la course éternelle des ruisseaux.<br />
<br />
Les rivières assoiffées y prennent leur aliment<br />
Et le portent en roulant jusqu’au rivage,<br />
Mais l'océan ne cesse d’en vouloir davantage<br />
Partout, ce n’est que labeur sans fin.<br />
Er le son ne peut satisfaire l’oreille.<br />
<br />
Nulle lumière ne contente l’œil assoiffé<br />
Et il n’est pas de fortune pour contenter nos besoins.<br />
Le plaisir ne fait qu’accroître la peine à venir,<br />
Et la joie, dans sa course, apporte le chagrin.<br />
<br />
Le rire est folie, la joie, une imprudence,<br />
Que fait-elle sur cette terre désolée ?<br />
La richesse et la gloire occuperaient-elles notre vie,<br />
La mort vient détruire notre labeur,<br />
<br />
Pour nous soustraire la coupe intacte<br />
A laquelle nous avons tant travaillé<br />
Que reste-t-il, dès lors, à l’homme infortuné ?<br />
Qu’il profite, tant qu’il le peut, des plaisirs de la vie.<br />
<br />
Qu’il profite des bienfaits que le ciel lui accorde,<br />
Qu’il assiste ses amis, et pardonne à ses ennemis.<br />
Qu’il croie en Dieu, et ne change rien à ses lois,<br />
Droit et ferme dans le bien comme dans le mal ;<br />
<br />
Empli de gratitude pour tout ce que Dieu lui donna,<br />
Plaçant au ciel ses plus fermes espoirs,<br />
Sachant que les joies d’ici-bas fanent vite,<br />
Espérant, à travers les jours les plus sombres. </div>
<div>
</div>
<br />
<div>
<span style="font-size: 78%;">trad. S. Labbe.</span></div>
<div>
<span style="font-size: 78%;"></span></div>
<br />
<div>
<span style="font-size: 78%;">Illustration : Ill. de couverture pour <em>La maison sur la colline</em> de D. Auriange, Marabout, 1966.</span></div>
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Stéphane Labbehttp://www.blogger.com/profile/13758926158740248406noreply@blogger.com0