Révision

La plupart des articles (traductions exceptées) ont été révisés au cours de l'automne 2014, d'où certains anachronismes au regard de la date de publication.

jeudi 6 novembre 2025

Otto de Tomi Ungerer

  


Parmi les compétences à cultiver, les programmes du cycle 4 nous invitent à faire « Lire et comprendre des images fixes ou mobiles variées » en s’appuyant sur des « outils d’analyse simples ». La lecture de l’album, souvent négligée en collège, permet d’exercer ces compétences d’observation et d’analyse liées à l’image. L’album de Tomi Ungerer, Otto qui rapporte, sous formes de mémoires fictives l’odyssée d’un ours en peluche conviendra particulièrement aux classes de sixième ou cinquième. Il permet d’aborder les objets d’études « Avec autrui, amis, familles réseaux » en cinquième ou de questionner la notion d’héroïsme puisque notre ourson devient malgré lui un héros. En sixième on pourra mettre l’accent sur la dimension aventureuse du récit, Otto, comme Ulysse cherche à retrouver son foyer, et finit par le retrouver. La séquence visera en outre à situer l’œuvre dans son contexte et à développer des compétences d’écriture variées.

Séance 1. Tomi Ungerer imagine l’autobiographie d’un ours en peluche

Séances 2 : Les familles d’Otto6

 Séance 3 : Entraînement à l’expression

 Séance 4 : Otto, le héros, p. 16-23

Séance 5 : La voix passive

Séance 6 : L’ami retrouvé, ou la fin d’une longue odyssée

Evaluation : expression écrite

https://nrp-college.nathan.fr/sequences/otto-de-tomi-ungerer/


Le parcours fulgurant d’Isabelle Adjani au Français


7 mai 1973, Isabelle Adjani apparaît, sur la scène de la Comédie Française, dans le rôle d’Agnès de L’École des femmes ; 30 juillet 1974, la jeune actrice quitte le Français pour se lancer dans l’aventure cinématographique. Si l’on compte les quelques représentations qu’elle a assurées du rôle de Mariane dans L’Avare, l’actrice de dix-huit ans est restée un peu plus de quatorze mois à la Comédie Française, quatorze mois qui devaient l’imposer comme une artiste incontournable du paysage culturel français. Comment expliquer cette fulgurance et surtout ce retentissement qu’imprimera l’actrice dans la mémoire collective ? Sans doute, en ce début des années 70 symbolise-t-elle une trajectoire de réussite exemplaire, sans doute aussi incarne-t-elle une série de rôles emblématiques qui, après l’explosion de 68, traduisent une aspiration à vivre autrement que dans les perspectives imposées par une société patriarcale qui a malgré tout bien résisté, sans doute enfin parce qu’elle fait partie de ces rares comédiennes capables d’élever l’interprétation au rang d’art total et qu’elle manifeste une aspiration fondamentale à une forme d’idéalisme romantique.

https://www.ecoledeslettres.fr/fiches-pdf/le-parcours-fulgurant-disabelle-adjani-au-francais/


De l’autre côté du pont de Padma Venkatraman, séquence niveau cinquième


De l’autre côté du pont
de Padma Venkatraman est un excellent roman jeunesse qui permettra d’aborder deux des thématiques du programme de cinquième : « Avec autrui, familles, amis, réseaux » et « Le voyage et l’aventure ; pourquoi aller vers l’inconnu ? ». Le roman retrace le périple tragique de deux sœurs dans l’Inde contemporaine. Notre séquence vise à développer la maîtrise de l’écrit ainsi que certaines  des compétences orales :

-  Exprimer ses sensations, ses sentiments, formuler un avis personnel à propos d’une œuvre ou d’une situation en visant à faire partager son point de vue

 - Formulation de jugements de gout, révisables lors de la confrontation avec les pairs ou le professeur.

- Mobiliser les connaissances orthographiques, syntaxiques et lexicales en rédaction de texte dans des contextes variés.

Séance 1 : Entrer dans l’œuvre

Séance 2 : Texte 1 : p. 21 22

Séance 3 : Gagner son pain, pp. 91-93

Séance 4 : La fonction complément d’objet

Séance 5 : Expression, le récit de Viji p. 135.

Séance 6 Orthographe, dictée p. 148

Séance 7 : Faire famille

Séance 8 : Chapitre « Ce qu’il reste », p. 228-229


https://www.ecoledeslettres.fr/fiches-pdf/de-lautre-cote-du-pont-de-padma-venkatraman-a-toi-ma-soeur/

 

Le Château de mes sœurs. Des Brontë aux Kardashian, enquêtes sur les fratries féminines, de Blanche Leridon : le pouvoir des sœurs


 Avec Le Château de mes sœurs, Blanche Leridon se livre à une enquête passionnante qui explore la puissance des sœurs par le biais d’une démarche dialectique, couvrant l’actualité, la littérature et le cinéma, des plus pertinentes.

L’enquête intitulée Le Château de mes sœurs relève de l’essai dans la mesure où Blanche Leridon admet ancrer ses origines dans un vécu personnel. Cette essayiste, directrice du think tank libéral Institut Montaigne, est la cadette d’une sororie de trois filles. Elle explique, dès le début de son ouvrage, que les sœurs Halliwell, trois sorcières héroïnes de la série Charmed, diffusée en France sur M6 de 1998 à 2006, ont enclenché « un tournant dans l’itinéraire de construction que nous menions (inconsciemment) mes sœurs et moi. »

L’image de cette sororie – terme plus approprié que fratrie – contrastait fort avec celle de la comtesse de Ségur par exemple ou de Laura Ingalls Wilder, dont les mémoires ont inspiré La Petite Maison dans la prairie, autre série mémorable. Les trois sœurs de Charmed forment un trio uni, qui ne prend toute sa puissance que lorsqu’il est réuni et parvient ainsi à combattre toutes sortes de forces obscures et malveillantes. C’est à ce pouvoir des sœurs, qui peut s’exercer dans bien des domaines, autres que celui de la démonologie, que Blanche Leridon rend hommage.


https://www.ecoledeslettres.fr/le-chateau-de-mes-soeurs-des-bronte-aux-kardashian-enquetes-sur-les-fratries-feminines-de-blanche-leridon-le-pouvoir-des-soeurs/

On ne badine pas avec l’amour : du proverbe à une nouvelle forme de tragique

Publiée en 1834, dans un recueil intitulé Spectacles dans un fauteuil, la pièce de Musset, On ne badine
pas avec l’amour[1], paraît en plein période romantique.  L’auteur livre dans la même édition Lorenzaccio, sans doute le meilleur drame romantique de la période ; il serait néanmoins difficile de qualifier On ne badine pas avec l’amour de drame dans la mesure où Musset choisit de l’inscrire dans la filiation d’un genre qu’il connait depuis son enfance, le proverbe. Destinée à la lecture, la pièce de Musset est devenue l’une des plus jouées du répertoire français. Outre ses qualités dramatiques indéniables, la pièce rappelle par sa tonalité poétique l’œuvre de Shakespeare et Musset, malgré son statut un peu marginal dans le combat romantique pour l’avènement d’un théâtre libéré des règles classiques, est celui qui, sur le fond, se rapproche sans doute le plus du modèle shakespearien dont Hugo fait l’apologie aussi bien dans sa mythique préface de Cromwell (1827) que dans son William Shakespeare de 1865. L’œuvre est associée, dans les nouveaux programmes à un parcours intitulé « les jeux du cœur et de la parole ». Aussi avons-nous privilégié, dans cette séquence, les extraits qui mettent en évidence cette double dimension d’une parole qui joue avec les sentiments, et qui, tout en se jouant de l’autre, se constitue en spectacle. Nos trois lectures linéaires destinées à l’oral du bac explorent cette permanence du jeu dans l’exercice de la parole amoureuse qui détourne les personnages de leurs véritables sentiments ; ces derniers n’accédant à la vérité qu’au moment du dénouement qui, par son pathétique précipité, les condamne à la séparation et au silence. Nous avons en outre choisi d’interroger le genre de la pièce en analysant le premier acte et mis l’accent sur le personnage de Rosette, victime sacrificielle de la pièce qui lui donne sa coloration tragique, nous finissons avec une proposition de dissertation tirée d’une réflexion de Musset, lequel interrogeait dans un article de 1838 la nature du tragique moderne.

Séance 1 : Situation de la pièce

 Séance 2 : Lecture linéaire d’un extrait de la scène 3 de l’acte I, p. 34-35.

 Séance 3 : La question du genre à travers l’acte I

 Séance 4 : Lecture linéaire d’un extrait de la scène 3 de l’acte III, Perdican fait la cour à Rosette

 Séance 5 : Le rôle de Rosette dans la pièce

 Séance 5 : Le dénouement, lecture linéaire des dernières répliques de la scène 8  de l’acte III.

 Séance 6 : Entrainement à la dissertation : Musset théoricien du tragique

https://www.ecoledeslettres.fr/fiches-pdf/on-ne-badine-pas-avec-lamour-du-proverbe-a-une-nouvelle-forme-de-tragique/

 



[1] On ne badine pas avec l’amour d’Alfred de Musset, édition de Florian Pennanech, « Classique et Cie », Hatier, 2024.

Les Sept Maisons d’Anna Freud, d’Isabelle Pandazopoulos : au nom de la fille

 Dans un roman en prisme, Isabelle Pandazopoulos ressuscite la figure énigmatique d’Anna Freud, un personnage loin de la dogmatique héritière que l’histoire de la psychanalyse a trop souvent mise en avant et pionnière de la clinique des enfants.

Une image d’Épinal fait d’Anna Freud la gardienne du temple de son père Sigmund Freud, la continuatrice, celle qui, arc-boutée sur les dogmes paternels, se serait battue bec et ongles pour sacraliser son œuvre. Le père de la psychanalyse l’avait surnommée son « Antigone », et une photo bien connue, prise dans les Dolomites en 1913 et la montrant à son bras, semble lui donner raison.

https://www.ecoledeslettres.fr/les-sept-maisons-danna-freud-disabelle-pandazopoulos-au-nom-de-la-fille/