Révision

La plupart des articles (traductions exceptées) ont été révisés au cours de l'automne 2014, d'où certains anachronismes au regard de la date de publication.

samedi 24 mars 2012

Balzac à 20 ans d'Anne-Marie Baron

Qui est Balzac en 1819 ? Décèle-t-on en lui le génie qui va révolutionner le roman moderne ? C’est à ces questions qu’Anne-Marie Baron répond avec enthousiasme dans un petit ouvrage paru Au diable Vauvert, Honoré de Balzac à vingt ans. L’esclave de sa volonté. 
Essai biographique, le livre se lit comme un roman et, pour qui – comme c’était mon cas – a délaissé l’œuvre du grand romancier depuis longtemps, voilà une formidable incitation à la revisiter. Comme tous les biographes, Anne-Marie Baron scrute dans la vie de l’auteur l’avènement de l’œuvre à venir. Et ce qui fascine chez Balzac, c’est précisément cette obstination, que souligne le sous-titre à devenir romancier. 
Faut-il la chercher dans l’amour dont la froideur d’une mère égoïste et distante l’a privé, ou dans la quête effrénée de respectabilité d’un père qui mit toute son énergie à dissimuler ses origines, au point d’usurper une particule ? 
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lundi 5 mars 2012

"Autumn leaves" de Millais


Article publié dans le n° 5 de l'Ecole des lettres, 2011-2012

Le tableau de John Everett Millais intitulé Feuilles d’automne (Autumn Leaves) appartient à un « triptyque » dans lequel le peintre affirme une doctrine de l’art pour l’art qui l’éloigne du préraphaélisme dont il a pourtant été l’un des piliers et membres fondateurs.

En effet, avec Dante Gabriel Rossetti et William Holman Hunt, il a vu dans l’oeuvre de Raphaël une « corruption » de l’art et fondé, en 1848, la confrérie des préraphaélites, dont la volonté affichée était de revenir aux principes de l’art primitif italien.

Elle suivait en cela les conseils du poète et critique d’art John Ruskin qui, dans les Peintres modernes, fustigeait l’académisme de la peinture anglaise de l’époque. Et, si les préraphaélites représentaient volontiers le Moyen Âge ou des scènes tirées de la littérature contemporaine, ils manifestaient toujours des préoccupations d’ordre moral et social.
Avec La Jeune Fille aveugle (1856), Feuilles d’automne (1856) et Printemps (1859), les trois volets de ce triptyque, Millais, désormais membre de la Royal Academy, manifeste sa liberté retrouvée. Dans La Jeune Fille aveugle, qui s’appuie pourtant sur un thème à vocation sociale (l’errance des enfants sans famille), le peintre évite tout misérabilisme et met en image une communion heureuse de l’homme avec la nature. Quant à Feuilles d’automne, tableau « sans sujet », selon la propre femme de l’artiste, il constitue l’une des oeuvres les plus mystérieuses du peintre.
Millais a cherché à restituer, à travers une scène de genre, la mélancolie inhérente à la conscience du temps qui passe. D’après Malcolm Warner *, il se serait inspiré des jardins de sa propriété de Perth, en Écosse ; les critiques évoquent généralement aussi l’influence de ces vers d’Alfred Tennyson, pour qui le peintre éprouvait une vive admiration :

Tears, idle tears, I know not what they mean, 
Tears from the depth of some divine despair 
Rise in the heart, and gather to the eyes, 
In looking on the happy autumn-fields, 
And thinking of the days that are no more. 
(The Princess, 1847).

Larmes, vaines larmes, je ne sais ce qu’elles signifient,
Les larmes issues des tréfonds d’un divin désespoir
S’élèvent du coeur et montent aux yeux,
Lorsque contemplant le bonheur des champs d’automne
Je pense aux jours qui ne sont plus.

1. Composition du tableau
2. Interprétation

samedi 3 mars 2012

"Les hauts de Hurle-Vent" d'Emily Brontë

Article publié dans le n° 5 de la revue l'Ecole des lettres, 2011-2012.
La séquence contient une analyse de la gravure de Fritz Eichenberg - en couverture de la revue et du roman..

Séance 1 : Préface et chronologie de Boris Moissard, témoignages divers. Comprendre de quelles manières la personnalité d’Emily Brontë se manifeste dans son œuvre.
Séance 2 : Extrait du chapitre III : de «Cette fois, j’étais couché dans le cabinet de chêne… miaulement plaintif », p. 28-29. Appréhender la tonalité fantastique de l’œuvre, se livrer à une première analyse du personnage de Heathcliff.
Séance 3 : Les relais narratifs dans l’ensemble du roman. Saisir la complexité du fonctionnement de la narration et les fonctions du narrateur témoins qu’est le personnage de Lockwood.
Séance 4 : Etude d’un extrait du chapitre IX, « Avant qu’elle eût terminé… ma patience à bout », p. 62-63. Analyser un passage clé, scène essentielle à la construction de l’intrigue et révélatrice des grandes thématiques du roman.
Séance 5. Le personnage de Heathcliff dans l’ensemble de l’œuvre. Le personnage de Heathcliff grande figure romantique.
Séance 6. L’illustration de couverture de Fritz Eichenberg. Saisir en quoi le travail de l’illustrateur est un travail d’interprétation.
Séance 7 : Etude de texte, p. 219-221, de « Dès que ce petit désaccord fut aplani… » à « … il a dévoré mon existence ».   Comprendre en quoi le revirement final du héros s’inscrit dans la logique d’une thématique romantique, celle de l’amour vainqueur de la mort.
Evaluation et suggestions de prolongements. 
Quizz qu’on pourra donner avant d’aborder la séquence pour vérifier la lecture préalable du roman.