Révision

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jeudi 1 mars 2012

Les Hauts de Hurle-Vents, séquence 4e


Il aura fallu le succès planétaire du Twilight de Stephenie Meyer et l’identification de milliers de lectrices à la jolie Bella pour attirer de nouveau l’attention sur Wuthering Heights (Les Hauts de HurleVent dans la traduction de Frédéric Delebecque): «Qu’est-ce qui t’attire autant dans ce livre?», demande Edward, le vampire énamouré, à sa bien-aimée Bella. «Je ne sais pas trop, répond-elle. L’inéluctable peut-être. La façon dont rien n’arrive à les séparer

Ce simple dialogue a permis de multiplier par cinq les ventes du roman d’Emily Brontë entre 2007 et 2008, et le phénomène n’est pas terminé puisque le cinéma s’en empare. Deux adaptations nouvelles,

l’une de
Wuthering Heights, l’autre de Jane Eyre, le roman de Charlotte Brontë, sont prévues pour 2012. Rien n’interdit donc au professeur de français de faire preuve d’opportunisme, d’autant que, si la lecture de Twilight: La Fascination ne pose généralement aucun problème, celle des Hauts de Hurle-Vent se révèle autrement plus dense. On ne passe pas sans désappointement du degré zéro de l’écriture à une œuvre littéraire visionnaire, profonde et complexe.

On peut évidemment s’interroger sur les raisons du succès de
Twilight et de ses retombées collatérales: il y a le romantisme, bien sûr, l’idée d’un amour «iné- luctable» devenue d’autant plus nécessaire à notre société qu’elle ne cesse de s’éloigner des idéaux romantiques pour s’ancrer toujours davantage dans le consumérisme et le non-sens économique. Il y a aussi, semble-t-il, l’existence de figures masculines fortes, quasi sauvages. En effet, Heathcliff, Rochester et Edward ont un point commun: ils sont animés d’une force destructrice que seul l’amour (et surtout l’aimée) peut apaiser; ils relèvent de l’archétype: la masculinité telle que la fantasme le féminin. À ce stade, seule la sociologie pourrait nous renseigner, mais il semble que, dans l’ère post-féministe qui est la nôtre, la masculinité soit en quête d’identité.

Faire lire
Les Hauts de Hurle-Vent au collège, c’est donc entrer de plain-pied dans cette rencontre magique qui s’opère parfois entre les questions diffuses que pose l’actualité et l’éternelle vitalité des classiques.

Séance 1 : Préface et chronologie de Boris Moissard, témoignages divers. Comprendre de quelles manières la personnalité d’Emily Brontë se manifeste dans son œuvre.
Séance 2 : Extrait du chapitre III : de «Cette fois, j’étais couché dans le cabinet de chêne… miaulement plaintif », p. 28-29. Appréhender la tonalité fantastique de l’œuvre, se livrer à une première analyse du personnage de Heathcliff.
Séance 3 : Les relais narratifs dans l’ensemble du roman. Saisir la complexité du fonctionnement de la narration et les fonctions du narrateur témoins qu’est le personnage de Lockwood.
Séance 4 : Etude d’un extrait du chapitre IX, « Avant qu’elle eût terminé… ma patience à bout », p. 62-63. Analyser un passage clé, scène essentielle à la construction de l’intrigue et révélatrice des grandes thématiques du roman.
Séance 5. Le personnage de Heathcliff dans l’ensemble de l’œuvre. Le personnage de Heathcliff grande figure romantique.
Séance 6. L’illustration de couverture de Fritz Eichenberg. Saisir en quoi le travail de l’illustrateur est un travail d’interprétation.
Séance 7 : Etude de texte, p. 219-221, de « Dès que ce petit désaccord fut aplani… » à « … il a dévoré mon existence ».   Comprendre en quoi le revirement final du héros s’inscrit dans la logique d’une thématique romantique, celle de l’amour vainqueur de la mort.
Evaluation et suggestions de prolongements. 
Quizz qu’on pourra donner avant d’aborder la séquence pour vérifier la lecture préalable du roman.

Séquence disponible sur 

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