Peter Pan est sans
doute plus connu que son créateur, James Barrie, dont les contemporains, durant
la période édouardienne, plébiscitèrent l’œuvre dramatique.
Son travail de
romancier (Margaret Ogilvy,Adieu, Miss Julie Logan),
beaucoup plus confidentiel, mérite néanmoins d’être redécouvert pour sa
fantaisie déroutante et parce qu’il fait preuve d’une étonnante
modernité. Peter Pan (Peter and Wendy),
adapté de la pièce de théâtre à succès, annonce pourtant certaines grandes tendances
idéologiques de notre époque en exaltant la jeunesse aux dépens d’une maturité
rendue synonyme d’avidité bourgeoise.
Par le recours à
un merveilleux inquiétant, le récit de Barrie apparaît aussi comme un ouvrage
précurseur de l’heroic fantasy qui,
de Tolkien à Rowling, ne cessera de séduire de nouveaux publics. Mais Peter Pan est
également une aventure de l’écriture. Adapté du théâtre, le roman illustre le
concept de « roman-jeu »
évoqué par Milan Kundera dans son Art du roman (Gallimard,
1986). C’est ce dernier aspect auquel nous nous attacherons, entre autres, dans
une séquence destinée à des classes de troisième.
L’œuvre de Barrie
est à la fois un récit d’enfance et une grande œuvre littéraire du XXe siècle.
Elle permettra non seulement d’analyser le concept de « roman-jeu » mais
aussi d’exercer les élèves à l’exercice de la transposition dramatique,
préconisé en troisième. On pourra placer son étude dans le courant du premier
trimestre ; il est souhaitable d’avoir abordé au préalable le théâtre tragique,
ce qui fournira les pré-requis nécessaires aux exercices d’écriture dramatique
et certaines notions utiles à la compréhension des enjeux de l’intrigue.
Illustration de C. Buchet, l'une des premières (1904) |
Organisation de la séquence
Séance 1. – Situer l’œuvre dans
la tradition du merveilleux anglais et dans la biographie de l’auteur. Analyse
de documents, lectures documentaires et recherches au CDI.
Séance 2. – Prendre conscience des exigences de mise en scène qu’impose un texte
théâtral. Lecture analytique de l’ouverture de la pièce et réflexion sur la
mise en scène de l’extrait.
Séance 3. – Comprendre en quoi les langages romanesque et dramatique exigent des
écritures différentes. Lecture du chapitre d’ouverture et retour sur la scène
de théâtre précédemment étudiée pour comparer les modalités de transmission de
l’information.
Séance 4. – Transposer une scène de roman sous forme dramatique. Entraînement à
l’expression écrite à partir d’un extrait du roman.
Séance 5. – Revenir sur la notion de merveilleux et caractériser l’imaginaire de
Barrie avec le Pays-hors-du-temps. Application du concept de merveilleux à la
première partie du roman.
Évaluation de lecture. QCM évaluant la lecture des
chapitres III à IX.
Séance 6. – Comprendre en quoi l’esthétique de Barrie relève de ce que Kundera
appelle le « roman-jeu ». Lecture analytique de la fin du chapitre VII.
Séance 7. – Reconnaître et conjuguer le conditionnel, identifier ses valeurs.
Morphologie des conditionnels présent et passé, analyse des valeurs du présent
à partir d’une fiche d’exercices.
Évaluation de lecture. Résumé à trous pour vérifier
la lecture des chapitres XI à XIII.
Séance 8. – Réinvestir les notions de merveilleux et de « roman-jeu » abordées
au cours de la séquence. » Lecture analytique de la fin du chapitre XIII.
Évaluation de lecture. QCM évaluant la lecture des
chapitres XIV et XV.
Séance 9. – Évaluations. Sujet de type brevet élaboré à partir de la scène des
adieux entre Peter et Wendy (pp. 216-219).
Je tiens la séquence à disposition des collègues
qui voudraient l'exploiter : utiliser l'adresse liée au blog.
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