Révision

La plupart des articles (traductions exceptées) ont été révisés au cours de l'automne 2014, d'où certains anachronismes au regard de la date de publication.

mardi 14 avril 2015

Une séquence sur Peter Pan destinée aux classes de troisième

Peter Pan est sans doute plus connu que son créateur, James Barrie, dont les contemporains, durant la période édouardienne, plébiscitèrent l’œuvre dramatique.
Son travail de romancier (Margaret Ogilvy,AdieuMiss Julie Logan), beaucoup plus confidentiel, mérite néanmoins d’être redécouvert pour sa fantaisie déroutante et parce qu’il fait preuve d’une étonnante modernité. Peter Pan (Peter and Wendy), adapté de la pièce de théâtre à succès, annonce pourtant certaines grandes tendances idéologiques de notre époque en exaltant la jeunesse aux dépens d’une maturité rendue synonyme d’avidité bourgeoise.
Par le recours à un merveilleux inquiétant, le récit de Barrie apparaît aussi comme un ouvrage précurseur de l’heroic fantasy qui, de Tolkien à Rowling, ne cessera de séduire de nouveaux publics. Mais Peter Pan est également une aventure de l’écriture. Adapté du théâtre, le roman illustre le concept de « roman-jeu » évoqué par Milan Kundera dans son Art du roman (Gallimard, 1986). C’est ce dernier aspect auquel nous nous attacherons, entre autres, dans une séquence destinée à des classes de troisième.
L’œuvre de Barrie est à la fois un récit d’enfance et une grande œuvre littéraire du XXe siècle. Elle permettra non seulement d’analyser le concept de « roman-jeu » mais aussi d’exercer les élèves à l’exercice de la transposition dramatique, préconisé en troisième. On pourra placer son étude dans le courant du premier trimestre ; il est souhaitable d’avoir abordé au préalable le théâtre tragique, ce qui fournira les pré-requis nécessaires aux exercices d’écriture dramatique et certaines notions utiles à la compréhension des enjeux de l’intrigue.
Illustration de C. Buchet, l'une des premières (1904)
Organisation de la séquence
Séance 1. – Situer l’œuvre dans la tradition du merveilleux anglais et dans la biographie de l’auteur. Analyse de documents, lectures documentaires et recherches au CDI.
Séance 2. – Prendre conscience des exigences de mise en scène qu’impose un texte théâtral. Lecture analytique de l’ouverture de la pièce et réflexion sur la mise en scène de l’extrait.
Séance 3. – Comprendre en quoi les langages romanesque et dramatique exigent des écritures différentes. Lecture du chapitre d’ouverture et retour sur la scène de théâtre précédemment étudiée pour comparer les modalités de transmission de l’information.
Séance 4. – Transposer une scène de roman sous forme dramatique. Entraînement à l’expression écrite à partir d’un extrait du roman.
Séance 5. – Revenir sur la notion de merveilleux et caractériser l’imaginaire de Barrie avec le Pays-hors-du-temps. Application du concept de merveilleux à la première partie du roman.
Évaluation de lecture. QCM évaluant la lecture des chapitres III à IX.
Séance 6. – Comprendre en quoi l’esthétique de Barrie relève de ce que Kundera appelle le « roman-jeu ». Lecture analytique de la fin du chapitre VII.
Séance 7. – Reconnaître et conjuguer le conditionnel, identifier ses valeurs. Morphologie des conditionnels présent et passé, analyse des valeurs du présent à partir d’une fiche d’exercices.
Évaluation de lecture. Résumé à trous pour vérifier la lecture des chapitres XI à XIII.
Séance 8. – Réinvestir les notions de merveilleux et de « roman-jeu » abordées au cours de la séquence. » Lecture analytique de la fin du chapitre XIII.
Évaluation de lecture. QCM évaluant la lecture des chapitres XIV et XV.
Séance 9. – Évaluations. Sujet de type brevet élaboré à partir de la scène des adieux entre Peter et Wendy (pp. 216-219).

Je tiens la séquence à disposition des collègues qui voudraient l'exploiter : utiliser l'adresse liée au blog.

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