Révision

La plupart des articles (traductions exceptées) ont été révisés au cours de l'automne 2014, d'où certains anachronismes au regard de la date de publication.
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dimanche 3 février 2019

Nouveau look pour Gilgamesh

Le récit de Gilgamesh, publié initialement à l'école des loisirs en 2010 est une réécriture de l'épopée antique dans sa version ninivite.

Le livre présente donc le contenu des douze tablettes, retrouvées dans le palais d'Assurbanipal, l'épisode d'Ishtar aux enfers et un dossier qui évoque
- La Mésopotamie antique
- Une chronologie des cités
- La fig
ure de Gilgamesh
- La formation de la légende
- La redécouverte de la version ninivite
- La construction de l'épopée
- La douzième tablette
- La légende d'Ishtar aux enfers

Séquence dans l'école des lettres n° 2-3 de 2010-2011.

Une critique dans la Revue des livres pour enfants
Inanna (Ishtar),
British Museum

Remarquable édition abrégée à l’intention des jeunes mais aussi pourra-t-elle être une bonne première lecture pour tous ceux qui hésiteraient à se lancer dans un texte lacunaire, difficile. Ici, le texte a été habilement réécrit pour que la lecture soit aisée sans retirer l’esprit du texte. Il est suivi d’une tablette tardive qui narre la descente d’Enkidu aux enfers et « la descente d’Ishtar aux enfers » qui ont le mérite de nous donner une idée des conceptions des anciens Mésopotamiens de l’ « après vie ». On trouvera en outre, en fin de volume un index très utile car les noms des dieux mésopotamiens ne nous sont point familiers, une bibliographie aussi brève qu’intéressante et , surtout, une présentation claire et rapide de la Mésopotamie. On ne peut que recommander sa lecture à tous – on peut lire à haute voix ce beau texte : il sonne bien. L’émotion nous saisit au récit de ces aventures, de la douleur indicible de Gilgamesh quand Enkidou meurt, de sa peur de mourir et de cette quête désespérée qui se termine dans une sorte de paix. Chef d’œuvre qui n’a pas pris une ride depuis plus de quatre mille ans ! E.C. Revue des livres pour enfants, sept. 2010.

dimanche 20 janvier 2019

« Le Monde antique de Harry Potter », de Blandine et Valentine Le Callet

À qui ne serait pas convaincu, vingt ans après l’apparition de Harry Potter sur les étals des libraires, de la littérarité d’une œuvre dont la popularité excède tout ce que le monde de l’édition a connu à ce jour, il conviendrait de faire lire l’encyclopédie de Blandine Le Callet,
Le Monde antique de Harry Potter, récemment publiée chez Stock. L’ouvrage constituera une mine d’informations pour le professeur de lettres classiques qui voudrait aborder l’apprentissage du vocabulaire ou les mythes antiques par un détour ludique. Blandine Le Callet, qui enseigne le latin à l’université de Paris XII a traduit le théâtre de Sénèque [1] pour les éditions Gallimard et publié un ouvrage consacré à la naissance et au développement du concept de monstruosité dans la Rome antique [2], semblait donc naturellement désignée pour interroger la saga Harry Potter qui fourmille de monstres en tout genres et de formules magiques sibyllines et humoristiques destinées à les conjurer.
 Le latin langue privilégiée de la magie Les nombreux articles qui éclairent le sens des formules magiques ou des mots de passe utilisés par les protagonistes de la saga montrent que le latin est la langue privilégié de la magie. Il permet de véhiculer une parole performative qui, conformément aux lois du monde de la sorcellerie, agit sur le monde. La plupart des sorts sont d’ailleurs constitués de sujets + prédicats – confringo (« je brise »), confundo (« je trouble », « je mélange »), evanesco (« je disparais »), expulso (« je lance », « je renvoie ») – ou de mots valise comme expelliarmus qui combine expellere (« chasser ») et armus (« l’arme »).

http://actualites.ecoledeslettres.fr/litteratures/litterature-de-jeunesse-litteratures/le-monde-antique-de-harry-potter-de-blandine-et-valentine-le-callet/

lundi 22 août 2011

Quand Ursula Le Guin revisite l'Enéide

Quand les auteurs de science-fiction se saisissent du péplum, le résultat peut s’avérer surprenant. Robert Silverberg, par exemple, accomplit la prouesse de réécrire l’épopée de Gilgamesh en oblitérant toute dimension surnaturelle.
Ursula Leguin, quant à elle, réenchante l’Énéide en donnant vie et parole à Lavinia, la princesse du Latium, dont Virgile n’avait guère qu’esquissé les traits, réduisant la jeune femme au statut d’enjeu héroïque. Avec Lavinia, la romancière réussit ce paradoxe de créer un personnage qui a la conscience de ne devoir son existence qu’aux quelques lignes que lui consacre Virgile mais dont l’humanité, la fragilité ne cessent d’impressionner le lecteur au fil des pages.


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samedi 2 octobre 2010

Le récit de Gilgamesh

Travail de commande, Gilgamesh m'a coûté énormément de recherches et d'investissement. J'ai pensé un temps opter pour l'écriture romanesque et au final, j'ai choisi de restituer la brièveté et la poésie - dans la mesure du possible du texte antique.
Je me suis principalement appuyée sur les trois ouvrages suivants, signalés en bibliographie:
Bottéro Jean, L’Épopée de Gilgameš, Le grand homme qui ne voulait pas mourir, « L’aube des peuples », Gallimard, 1992.
Tournay Raymond-Jacques & Shaffer Aaron, L’Épopée de Gilgamesh, « Littératures anciennes du Proche-Orient », Édition du Cerf, 2007.
Foster Benjamin, The Epic of Gilgamesh, Norton & Company, 2001.
Au final, le souvenir d'une formidable aventure à l'aube de l'humanité!


Le Dossier
La Mésopotamie - Qui était Gilgamesh? - la Formation de la légende - La découverte de la version ninivite - La construction de l'épopée - La Douzième tablette - La descente d'Ishtar aux Enfers - Bibliographie

Une critique dans la revue des livres pour enfants

Remarquable édition  abrégée à l’intention des jeunes mais aussi  pourra-t-elle être une bonne première lecture pour tous ceux qui hésiteraient à se lancer dans un texte lacunaire, difficile. Ici, le texte a été habilement réécrit pour que la lecture soit aisée sans retirer l’esprit du texte. Il est suivi d’une tablette tardive qui narre la descente d’Enkidu aux enfers et « la descente d’Ishtar aux enfers » qui ont le mérite de nous donner une idée des conceptions des anciens Mésopotamiens de l’ « après vie ». On trouvera en outre, en fin de volume un index très utile car les noms des dieux mésopotamiens ne nous sont point familiers, une bibliographie aussi brève qu’intéressante et , surtout, une présentation claire et rapide de la Mésopotamie. On ne peut que recommander sa lecture à tous – on peut lire à haute voix ce beau texte : il sonne bien. L’émotion nous saisit au récit de ces aventures, de la douleur indicible de Gilgamesh quand Enkidou meurt, de sa peur de mourir et de cette quête désespérée qui se termine dans une sorte de paix. Chef d’œuvre  qui n’a pas pris une ride depuis plus de quatre mille ans !


E.C.  Revue des livres pour enfants, sept. 2010.



samedi 8 mai 2010

Lamentations de Gilgamesh


La première épopée de l'histoire humaine est aussi une formidable trace d'humanité. L'orgueilleux Gilgamesh du début y apprendra la vie et la mort, il apprendra aussi à transcender cette terrible défaite qu'est l'illusion de l'éternité pour accéder à la sagesse du renoncement ce qui, paradoxalement, fera de lui un être digne des dieux. Ce qui me fascine, travaillant désormais à la réécriture de cette histoire, c'est son étonnante actualité, son universalité. Notre condition d'être humain, la filiation, l'amitié, le divertissement pascalien, l'ubris, l'amour, le rapport aux dieux, le désespoir, tout y est avec en plus une poésie qui n'appartient qu'à ces temps lointains ou l'acte même d'écrire était un art. Ci-dessous : les lamentations de Gilgamesh, à la mort de son ami, Enkidu.

Quand parurent les premières lueurs de l'aube,
Gilgamesh, ouvrant la bouche, dit à son ami « Enkidu, mon ami, ta mère', une gazelle, et l'âne sauvage, ton père, t'ont engendré, toi c'est le lait des onagres qui t'a élevé, toi, et la harde te faisait découvrir tous les pâturages.
Qu'ils te pleurent, les chemins d'Enkidu jusqu'à la forêt des Cèdres, qu'ils ne se taisent ni de jour, ni de nuit
Qu'ils te pleurent, les anciens de la vaste' cité d'Urukk l'Enclos,
eux dont le doigt bénissait derrière nous'
Qu'elles te pleurent, les eaux pures des régions montagneuse que tant de fois nous avons gravies .
Que les campagnes poussent des cris comme le ferait ta mère,
qu'elles te pleurent, les forêts de cyprès, de cèdres,
dont nous nous sommes approchés de si près dans notre colère !
Qu'ils te pleurent ours, hyène, léopard, tigre, cerf, guépard, lion, buffle, daim, bouquetin, la harde de la steppe !
Qu'il te pleure, Oulaî, le fleuve sacré, dont nous arpentions avec entrain la rive !
Qu'il te pleure, l'Euphrate pur où nous versions en libation l'eau des outres
Qu'elle te pleure, la jeunesse de la vaste cité d'Uruk-l'Enclos qui a vu nos combats quand nous avons tué le Taureau céleste !
Qu'il te pleure, l’Euphrate pur où nous versions en libation l’eau des outres... "

L'Epopée de Gilgamesh, trad. de Jacques Tournay et Aaron Shaafer, Editions du Cerf, 2007.
Illustration : Tête de bronze supposée de Sargal, Iraq Museum, Bagdad.