Révision

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mercredi 11 août 2010

Klimt, les trois âges de la femme

Allégorie dans la tradition de Baldung et du Titien, les trois âges de la femmes présentés par Klimt en 1905 délivrent néanmoins un discours résolument moderne. Le cadrage tout d'abord s'avère des plus intéressant, on ne pourra que déplorer les reproductions du tableau qui resserrent l'espace entourant les femmes. Délester le tableau de ses espaces latéraux, c'est évidemment élargir proportionnellement l'espace vital et amoindrir le discours du peintre : le couloir de la vie n'est qu'un goulet entre la terre où germe la vie et le néant vers lequel semble léviter la vielle femme. Toutes le figures sont penchées (à l'exception de l'enfant), telle la Mélancolie de Dürer. Mais si l'inclination de la mère, baignée dans les bleus, signifie douceur et tendresse, celle de la vieille femme qui porte la main gauche à ses yeux manifeste son désespoir. La vieille femme en question a les pieds qui reposent sur un espace de néant faisant écho au noir de l'arrière plan; des bulles, exhalaison de la vie, s'échappent de l'espace vital où elle baigne; la mère a, au contraire, au dessus de la tête une mosaïque colorée, espace de ses rêves, métaphore de ses espoirs. Klimt nous propose une superbe méditation ontologique qui déplace l'espoir des régions éthérés de l'au-delà (Baldung) à la transmission de l'humanité dans le renouvellement des générations.

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