William Butler Yeats est l'un des plus grands poètes du XXe siècle (1865-1939). Prix Nobel de littérature en 1923, il chante dans son oeuvre son attachement à la terre d'Irlande dont il ressuscite parfois les mythes. Sa poésie, mystique et exaltée se ressent de l'influence romantique mais témoigne d'une liberté et d'une puissance rarement atteintes en ce siècle qui eut tant de mal à simplement admirer.
An irish airman foresees his death
I know that I shall meet my fate
Somewhere among the clouds above ;
Those that I fight I do not hate
Those that I guard I do not love ;
My country is Kiltartan Cross,
My countrymen Kiltartan’s poor,
No likely end could bring them loss
Or leave them happier than before.
Nor law, nor duty bade me fight,
Nor public man, nor cheering crowds,
A lonely impulse of delight
Drove to this tumult in the clouds;
I balanced all, brought all to mind,
The years to come seemed waste of breath,
A waste of breath the years behind
In balance with this life, this death.
The wild swans at Coole, 1919.
Un aviateur irlandais pressent son trépas
Je le sais, je rencontrerai mon destin
Quelque part, là-haut, par dessus les nuages;
Je n'ai pas de haine envers ceux que je combats,
Et je n'aime pas ceux pour qui je me bats;
Mon pays à pour nom Kiltarton Cros,
J'ai pour concitoyens, les pauvres de Kiltarton.
Rien ne pourrait les rendre plus démunis
Ni même leur apporter un quelconque bonheur,
Ni les lois, ni le devoir ne m'ont conduit au combat
Ni les hommes politiques ou les clameurs de la foule;
L'impulsion solitaire de la joie seule,
M'a amené à ce tumulte des nuages;
J'ai tout bien soupesé, tout réfléchi,
Les années à venir ne me semblaient que dissipation,
De même que dissipation avaient été les années passées
Contrebalançant cette vie, ce trépas.
Les Cygnes de Coole, 1919. Trad. Stéphane Labbe
Merci à l'anonyme Jo qui m'a signalé une belle erreur de traduction
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