René Daumal, c’est une trace, un sillon creusés dans la littérature et la vie. L’image est à la fois banale et paradoxale quand on sait que le poète est désormais surtout connu pour Le Mont Analogue, ce conte métaphysique inachevé, récit d’une ascension
Mais Daumal a bien creusé sa vie comme on creuse un sillon (versus), cherchant avant tout à être.
André Dhôtel, dans un court article lumineux (1), établit ce qui, selon lui, unit la démarche de Daumal à celle de Rimbaud : « … comme lui [Rimbaud], il a acquis une conviction inébranlable : la véritable voie spirituelle est un secret à retrouver, c’est-à-dire un élan originel vers ce qui est autre, vers l’inconnu qui nous échappe et seul peut nous redonner la lumière et le salut.