A cloudless moon shone through
The open parlour window
And rose trees wet with dew –
I sat in silent musing -
The soft wind waved my hair
I told me heaven was glorious
And sleeping earth was fair -
I needed not its breathing
To bring such thoughts to me
But still it whispered lowly
How dark the woods will be ! -
The thick leaves in my murmur
Are rustling like a dream
And all their myriad voices
Instinct with spirit seem
I said go gently singer
Thy wooing voice is kind
But do not think its music
Has power to reach my mind
Play with the scented flower
The young tree's supple bough
And leave my human feelings
In their own course to flow
The wanderer would not leave me
Its kiss grew warmer still
Oh come it sighed so sweetly
I'll win thee 'gainst thy will
Have we not been from childhood friends?
Have I not loved thee long?
As long as though has't loved the night
Whose silence wakes my song
And when thy heart is laid at rest
Beneath the church yard stone
I shall have time no more to mourn
And thou to be alone
Par une langoureuse nuit d’été,
La lune d'un ciel sans nuage brillait
Par la fenêtre ouverte du salon
Et les rosiers humides de rosée –
Assise, je songeais en silence –
Le vent qui jouait dans mes cheveux
Me révélait la splendeur des cieux
Et la beauté de la terre assoupie –
Il ne m’était nul besoin de son souffle
Pour cultiver de telles réflexions
Mais doucement, il murmurait encore :
« Combien les bois vont s’assombrir -
« Les feuillages épais sous mes murmures
Se mettent à bruire comme en un rêve
Et les myriades de leurs voix semblent
Révéler les instincts d’une âme »
J’ai dit « va-t-en gentil chanteur
Ta voix enjôleuse est charmante
Mais ne va pas croire que sa musique
Ait le pouvoir de gagner mon esprit -
« Joue avec la fleur aux mille senteurs,
Avec les branches de l’arbre juvénile –
Et laisse mon humanité
Suivre le cours de ses sentiments. »
Le vagabond ne m’aurait pas quittée
Son baiser s’est fait plus pressant encore
Oh viens soupirait-il si gentiment
Que tu le veuilles ou non tu sera mienne
Ne sommes nous pas amis depuis l’enfance ?
Ne t’ai-je pas aimée tout ce temps ?
D’aussi longtemps que tu aimes la nuit
Dont le silence éveille ma chanson
Et quand ton cœur résidant au repos,
Sous la lame près de l’église
J’aurais tout le temps de me plaindre
Et toi de goûter ta solitude.
Emily Brontë, Poems, 1850.
Ill. Isabelle Adjani dans le rôle d'E. Brontë, (Les Soeurs Brontë d'A. Téchiné, 1979)
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