Révision

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dimanche 28 juillet 2019

"To a mistresse dying" de William Davenant

Caspar Friedrich, "Femme au soleil couchant", 1808.
L’Amant (1).

Ta beauté fraîche, sereine et mature
Comme un été indien,
Renonçant à la chair, à la nature,
Aux étoiles, s’adjoint.

Le Philosophe.

Elle vivait, les astres s’étiolaient,
Retrouvant par elle un peu de clarté ;
Mais la Mort à l’ombre la conduirait
Là où s’éteignent amour et beauté.

L’Amant.

L’amant, pour qui le poète est prêtre,
Croit que sa maîtresse, quand elle meurt,
En étoile, voit renaître son être :
Et qui pour contredire le rimeur ?

Le Philosophe.

Ne demandez pas au corps qui s’éteint
Quel sera son séjour;
Puisque le savoir, espion du chagrin,
Ne donne nul secours.

William Davenant (1606-1668), "To a mistress dying".

1. Le mot est à prendre dans le sens classique, que lui donne Molière par exemple, de "celui qui aime".

Lover.

YOUR beauty, ripe and calm and fresh
   As eastern summers are,
Must now, forsaking time and flesh,
   Add light to some small star.

Philosopher.

Whilst she yet lives, were stars decay'd,
   Their light by hers relief might find;
But Death will lead her to a shade
   Where Love is cold and Beauty blind.

Lover.

Lovers, whose priests all poets are,
   Think every mistress, when she dies,
Is changed at least into a star:
   And who dares doubt the poets wise?

Philosopher.

But ask not bodies doom'd to die
   To what abode they go;
Since Knowledge is but Sorrow's spy,
   It is not safe to know.urs.



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