A l'austère programme littéraire des dernières instructions officielles, le ministère ajoute une liste d'ouvrages pour la jeunesse classés selon un niveau visé.
Il est évidemment impossible de faire lire Notre Dame de Paris ou même Le Cid en oeuvre intégrale à des élèves de quatrième. Combien d'adultes supporteraient l'épreuve, si elle leur était imposée?
Oui donc au retour de la littérature jeunesse! Littérature jeunesse et littérature patrimoniale ne sont d'ailleurs pas faites pour s'exclure l'une l'autre, elles sont à envisager dans un rapport de complémentarité.
Il existe différentes assignations à la lecture, on lit pour le plaisir, pour s'instruire, pour se faire une idée, pour être ému, interpellé, défié...
Je maintiens que le but du professeur de français n'est pas de faire lire. A la sempiternelle doléance, "Mon fils ou ma fille ne lit pas..." J'ai envie de répondre : "Est-ce qu'il est curieux, n'est-ce pas ce qui importe?" On confond de façon perpétuelle la lecture plaisir et la lecture littéraire.
Si la première n'est pas dépourvue de vertu, elle n'apporte au fond guère plus que le visionnage d'une série B, elle procède du divertissement pascalien au même titre qu'un jeu vidéo.
Ce qui m'intéresse, en tant que professeur de français, c'est la lecture de l'oeuvre littéraire qui comme le notait Freud apporte un "surcroît de plaisir esthétique", qui donc affûte le goût et nous entraîne par son étrangeté dans un ailleurs familier, la sensation, la compréhension des ces autres que sont nous-même et les hommes.
La liste en question :
Ill. Matilda par Quentin Blake. (Celle de Roald Dahl qui est déjà en qq sorte un "classique".
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