Première édition abrégée de l'Île au trésor, ce roman est sans conteste un chef d'oeuvre du roman d'aventures. Et Stevenson, dans ses essais sur l'art de la fiction, a donné quelques unes des clés qui expliquent le pouvoir évocateur de son écriture. Pourquoi garde-t-on en mémoire, cette auberge perdue dans un paysage de falaise et d'embruns, ces rivages battus par les vents de l'île au trésor, ces personnages qui, loin d'être de simples marionnettes au service d'une course au trésor sont aussi vivants que des gens qu'on aurait côtoyés.
Réponses dans lesdits "essais" (1).
L'édition abrégée s'est imposée pour des raisons purement pragmatiques : je ne connaissais pas de collègues qui fassent étudier ce roman, pourtant au programme de cinquième. On lui préfère généralement le Vendredi de M. Tournier, plus court, plus simple. J'espère n'avoir pas nui à ce chef d'oeuvre en accélérant un peu le rythme - notamment celui des "aventures en mer" de Jim...
Le premier projet de quatrième de couverture
Une auberge isolée, une crique battue par les vents, y survient
un vieux marin avec pour seul bagage un coffre mystérieux. Ses récits empourprés
du sang versé par les pirates vont épouvanter les habitués du lieu. Et ce n’est pas la
paranoïa du vieux loup de mer qui rassure le jeune narrateur, Jim Hawkins : ne lui donne-t-il pas en
effet quelques sous pour « veiller au grain », quand lui-même passe
ses journées à scruter l’horizon du haut- des falaises toutes proches.
Ainsi commence donc le plus célèbre des romans d’aventures : ce n’est pas
le héros qui part à l’aventure, c’est l’aventure qui vient à lui. Et lorsque le
terrible capitaine meurt dans de terribles circonstances, Jin trouve dans son
coffre une carte qui l’entrainera à travers les océans à la recherche du plus
fabuleux des trésors.
Pirates, mutineries, affrontements sanglants, trahisons et
coups de théâtre : il y a dans L’île
au Trésor tous les ingrédients du roman d’aventures moderne[ et bien plus
encore. Jim ne-nous prévient-il pas dès le début, au sujet de l’île :
« il s’y trouve toujours un trésor ». N’est ce pas aussi une façon de nous dire
qu’elle est au fond de chacun d’entre nous cette île secrète, chargée des rêves
et trésors de l’enfance ?
La traduction de Théo Varlet
Deux mots sur le traducteur dont j'ai révisé - avec la directrice de collection - le travail:
(1) publiés chez Payot