Sylvia Plath s’est suicidée en 1963, elle avait trente-et-un an, elle laissait derrière elle une oeuvre poétique énigmatique et belle, un roman et deux enfants. Au delà de la victime légendaire, d’une société de consommation absurde, il convient de découvrir la virtuosité d’un poète habité, qui génère des images denses et fortes.
Winter Trees
The wet dawn inks are doing their blue dissolve.On their blotter of fog the trees
Seem a botanical drawing -
Memories growing, ring on ring,
A series of weddings.
Knowing neither abortions nor bitchery,
Truer than women,
They seed so effortlessly!
Tasting the winds, that are footless,
Waist-deep in history.
Full of wings, otherworldliness.
In this, they are Ledas.
O mother of leaves and sweetness
Who are these pietas?
The shadows of ringdoves chanting, but chasing nothing.
Sylvia Plath, “Winter trees”, Winter trees, 1972.
L’encre bleue d’une aube humide se dilue
Sur le buvard brumeux les arbres
Ressemblent à des esquisses d’herbier -
Mémoires qui, cercle après cercle, s’accroît,
Série d’anneaux nuptiaux
Ignorant le commérage et les avortements
Plus véritables que les femmes
Il faut si peu d’efforts pour les semer
Flirtant avec les vents sans freins,
Enracinés au plus profond de l’histoire -
Leurs longues ailes ouvertes sur d’autres mondes
En cela, ils ressemblent à Léda
O mère des feuillages et de la douceur
Qui sont ces piétas ?
Ombres de ramiers dont le chant ne sert à rien ?
Sylvia Plath, « Arbres d’hiver », trad. S. Labbe
1 commentaire:
Merci pour la traduction de ce poème! I'm always very good in english... Il est trés chouette!
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