Révision

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lundi 23 mars 2009

Locked gates de Kathleen Raine


The locked gates

Everywhere the substance of earth is the gate that we cannot pass.
Seek in Hebridean isles lost paradise,
There is yet the heaviness of water, the heaviness of Stone
And the heaviness of the body I bring to this inviolate place.
Foot sinks in bog as I gather white water-lilies in the tarn,
The knee is bruised on rock, and the wind is always blowing.
The locked gates of the world are the world's elements,
For the rocks of the beautiful bills hurt, and the silver seas drown,
Wind scores deep record of time on the weathered boulders,
The bird's hot heart consumes the soaring life to feather and bone,
And heather and asphodel crumble to peat that smoulders on crofters fires.

Kathleen Raine, Collected Poems, Counterpoint, 2001.


Les Portes closes

La substance de la terre est partout le portail que nous ne pouvons franchir.
Aux Îles Hébrides, je cherche le paradis perdu,
Il y a la pesanteur de l'eau, la pesanteur de la pierre
Et la pesanteur du corps que je conduis en ce lieu inviolé.
Le pied s'enfonce dans la vase comme je récolte des nénuphars sur le lac,
Le genou est meurtri par la roche, le vent souffle toujours.
Les portes closes du monde, ce sont les éléments de ce monde,
Car les rochers des collines superbes meurtrissent, et les mers d'argent noient,
Le vent, à toute vitesse, écorche les galets burinés,
Le cœur fiévreux de l'oiseau consume sa vie aérienne, jusqu'à la plume et l'os,
Et la bruyère et l'asphodèle se désagrègent, tourbe qui se consumera aux feux des pauvres.

Trad. Stéphane Labbe

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