La question de l’émancipation est au cœur de la poésie rimbaldienne, on a pu le voir avec la séquence que nous lui avons consacrée. Partant d’une poésie proche de la poésie parnassienne le jeune Rimbaud s’affranchit peu à peu des règles et tourne en dérision la figure du poète dans « Ma bohème ». Avec Une saison en enfer et Les illuminations, il adoptera la forme du poème en prose ou le vers libre pour manifester la trajectoire fulgurante d’un jeune homme qui traverse les aléas de l’existence en choisissant la démarche poétique pour idéal et en y renonçant pour vivre malgré tout. Au poète fugueur succède l’homme des grands voyages qui parcourt l’Europe à pied pour finir en Abyssinie. La thématique des voyages était au cœur de sa poésie, l’objet de notre groupement de texte sera d’interroger le lien que le poète semble susciter spontanément entre poésie et émancipation. Il s’agira donc moins d’interroger la question de l’émancipation formelle (qui peut néanmoins être abordée) que de s’intéresser à la manière dont les poètes envisagent le voyage. Pour rester dans le cadre du programme de première nous n’utilisons que des œuvres des XIXe, XXe et XXIe siècles.
Baudelaire, « Un hémisphère
dans une chevelure », Le Spleen de
Paris, 1869 ;
Laforgue, « Complainte
de la lune en province », Les Complaintes,
1885 ;
Mallarmé, « Brise Marine »,
Poésies, 1887 ;
Cendrars, ouverte de La Prose du Transsibérien et de la petite Jehanne
de France, 1913
Segalen, Poème LIII extrait
de Tibet (1919), 1979 ;
Yvon Le Men, « Dans le train qui va de Cluj-Napoca à Timişoara », Les continents sont des radeaux perdus, 2024.
On demandera en outre une
lecture cursive du recueil d’Yvon Le Men paru récemment aux éditions Bruno
Doucey, Les continents sont des radeaux
perdus.
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