Révision

La plupart des articles (traductions exceptées) ont été révisés au cours de l'automne 2014, d'où certains anachronismes au regard de la date de publication.

lundi 4 mai 2009

La Sauterelle et le Grillon

Keats, mort à vingt-six ans de la tuberculose, appartient à cette génération romantique dont les plus grands talents disparaissent au faîte de la gloire, Shelley, Byron... La destinée de Keats fut plus obscure que celle de ses aînés, très tôt orphelin, il évolue dans cette Angleterre redoutable que décrivent les romans de Dickens. Au pensionnat, il se passionne pour Shakespeare, apprend le latin en autodidacte. Les mythes grecs nourriront sa poésie (Endymion, Hyperion), on lui doit aussi de très belles oeuvres lyriques dont la fameuse Ode au Rossinol. La "Sauterelle et le Grillon" est un sonnet qui développe le thème de l'Ode au rossignol, la permanence de la poésie dans une monde en perpétuel mouvement.

On the Grasshopper and the Cricket

The poetry of earth is never dead :
When all the birds are faint with the hot sun,
And hide in cooling trees, a voice will run
From hedge to hedge about the new-mown mead ;
That is the Grasshopper’s - he takes the lead
In summer luxury,- he has never done
With his delights; for when tired out with fun
He rests at ease beneath some pleasant weed.
The poetry of earth is ceasing never:
On a lone winter evening, when the frost
Has wrought a silence, from the stove there shrills
The Cricket’s song, in warmth ever,
And seems to one in drowsiness half lost,
The Grasshopper’s among some grassy hills.
30 décembre 1816.


De la sauterelle et du grillon

La poésie de la terre, ne meurt jamais :
Quand tous les oiseaux accablés par un soleil torride
Se dissimulent à l’ombre des feuillages, une voix s’élève
Et parcourt les haies, les prés nouvellement moissonnés;
C’est le chant de la sauterelle qui donne le la
Dans la splendeur de l’été – jamais il n’y eut
Tels délices et lorsqu'elle est fatiguée de s’amuser,
Elle se repose sous quelque roseau accueillant.
La poésie de la terre ne cesse jamais :
Par une soirée d’hiver solitaire, quand le gel
A tout réduit au silence, la voix du grillon
Stridente, résonne et s’amplifie de la chaleur du foyer,
Elle semble pour qui, somnolant doucement, s’adonne à la rêverie
Le chant de la sauterelle qui court à travers champs sur la colline.

Trad. S. Labbe

Aucun commentaire: